« A VOIX HAUTE », PEINTURES XXXL DE DIDIER DEMOZAY ET JEAN-PIERRE SCHNEIDER À LA GALERIE SABINE PUGET, FOX-AMPHOUX

Par MFLP

Vous connaissez la galerie Sabine Puget au Château Barras ? Imaginez un château historique* blotti au milieu de la Provence verte, entouré d’un magnifique paysage, plus calme, plus secret, plus intime et accueillant peut-être que celui de la Provence côtière ! Chaque été, faire le voyage vers Fox-Amphoux pour y voir l’exposition de l’année est toujours récompensé d’une véritable jouissance visuelle, culturelle et amicale. Et cette année, la surprise est totale :

Des peintures de très grand format envahissent les murs et vous vous sentez happé, immergé, faisant partie intégrante de cet espace forme-couleur.

Il faut vraiment être une galeriste sensible, expérimentée et courageuse pour oser exposer, côte à côte, dans la même salle, confronter, donc, deux grands peintres tels que Didier Demozay et Jean-Pierre Schneider ! Sabine Puget a réussi ce pari inédit : n’ignorant pas que leurs propositions sont à la fois proches par leur radicalisme, l’économie de moyens, leur recherche spatiale et chromatique, à la fois éloignées, voire opposées par leur approche de la forme, de la matière, du geste - donc du temps (spontané, temps de l’instant chez Demozay ; médité, temps-mémoire chez Schneider) -, de la gamme chromatique et du support conceptuel même de leur peinture, Sabine Puget a pourtant choisi d’accrocher aux cimaises de sa galerie et en duo ou en vis à vis une sélection de toiles de très grand format.

Elle a pris ce risque et elle a gagné : non seulement les œuvres ne se perturbent pas l’une l’autre, mais au contraire, se magnifient tout en s’interrogeant l’une l’autre.

Tout d’abord, et du fait de l’envahissement total de l’espace par la peinture, le spectateur se trouve physiquement dans un face à face avec ce duo coloré. Puis, devant ces deux propositons, il ne peut échapper à son propre questionnement sur les ressemblances, les dissemblances, les pourquoi et les comment, et il en cherche des réponses, tout au moins, il éprouve l’envie de déterrer au plus profond qu’il peut les racines de l’acte appelé « peindre ».

Une belle occasion pour le regardeur de réactiver par la sensation et la compréhension ces deux œuvres, surtout s’il pense que, pour les avoir vus ici ou là dans les centres d’art, il les connaît bien… Ici, il les voit sous un autre jour, dans une autre dimension, dans une autre acception. Et c’est pour tous, collectionneurs ou passants, une excellente occasion de découvrir ou redécouvrir ces deux grands peintres. A ne pas manquer.

Deux exemples convaincants d’une peinture née après la fin de la peinture tant et tant annoncée !

« La peinture est une ascèse, on a un format plat, la toile est inerte et ce qui me passionne est de trouver à l’intérieur de cette surface une liberté et une pulsion de vie »
Jean-Pierre Schneider

« Je ne donne pas de signification à mes peintures… ce que je donne à voir c’est " la peinture ", des surfaces peintes qui se confrontent dans un espace. C’est la couleur qui découpe le blanc de la toile dans un équilibre précaire… »
Didier Demozay


* Château Barras, propriété du Vicomte Paul de Barras (1755- 1829) au destin mouvementé bien connu …


Jusqu’au 24 septembre
Du jeudi au dimanche, de 16 à 19 heures
Château Barras
83679 Fox-Amphoux
contact : Sabine Puget 06 16 01 54 58
www.galeriesabinepuget.com

Superbe catalogue nourri de reproductions des peintures et de beaux textes de Sabine Puget et de Blandine Jeannest


credit photographique mflp, courtesy Galerie Sabine Puget
par ordre

  • Château Barras
  • Sabine Puget, exposition "A voix haute"
  • Didier Demozay, peinture sur toile, 180 x 290, 2012
  • Jean-Pierre Schneider, "labour, le 29 12 16", 200x300

Posté le 24 août 2017