Babyshambles et Phoenix au Gaou : petite mort et résurrection

Cette soirée du 28 juillet s’annonçait belle. Un vent pop soufflait assez fort sur le Gaou pour contrebalancer le Mistral.

Skip The Use brûle les politesses d’usage

Les Lillois de Skip The Use www.myspace.com/skiptheuse ouvraient le bal façon uppercut. Le soleil encore plein les yeux, les cinq jeunes gens mirent le feu à la garrigue de la presqu’île, enchaînant à un rythme effréné les morceaux de leur album. Le chanteur, sculpté comme un boxeur, bouge partout, jusque dans la foule, à en rendre fou les gars de la sécurité, mais au plus grand bonheur des spectateurs.
Comment qualifier le style musical de Skip The Use ? Ca sonne comme du disco-punk, en un peu plus hardcore. Mouais, disons que si vous aimez Gang Of Four, vous y retrouverez des rythmes familiers. Sur scène, l’ambiance rappelle celle des concerts de Mass Hysteria. Le public reprend à coup de « hé ho » les mesures et slame à tout-va jusqu’au feu d’artifice final : « Bastard Song ».

Metronomy baisse l’allure

Annoncé comme groupe de musique électronique, Metronomy www.myspace.com/metronomy offrit un set plutôt électrique. Les quatre Anglais, tout propres dans leur uniforme pantalon-blanc-chemise-noire, offrit au public un mélange de pop des années 90 (les fans de Blur ou de Pulp y trouvèrent d’étranges ressemblances) et de musique électronique des années 70 (Popcorn quand tu nous tiens !). Le tout donne quelques chansons agréables à écouter tel le single « A Thing for me », mais le son frise parfois la saturation et Oscar Cash abuse bien trop souvent de son clavier.
La température du Gaou, montée d’un coup avec Skip The Use, retomba de deux crans à la fin de Metronomy.

Babyshambles oublient le rock

« Sex, Drug and Rock » : ce triptyque fait s’illuminer les yeux de n’importe quel fan de guitare. Mais ces yeux se sont éteints devant le triste spectacle offert par un groupe qui se faisait apparemment chier sur scène. Des excès, Pete Doherty n’est pas le premier à en faire et il n’est malheureusement ni le premier ni le dernier à ne pas les assumer. Alors, les lumières, les danseuses brandissant l’Union Jack, un faux pas vers le public, rien ne cache la misère musicale et des « Go Home » tout aussi chauvins que le drapeau britannique se firent entendre parmi la foule.
Espérons que l’épave qu’est devenue Pete se remette à flot avec la reformation des Libertines.

Phoenix comme un plaisir fugace

Le parterre se refroidissait à grande vitesse et l’arrivée des stars de la soirée se faisait en plus attendre. Impatiente la foule exulta à l’arrivée des Versaillais de Phoenix (et de leur batteur sur la tournée, Thomas Hedlund). On palpait là le succès rencontré par leur dernier album « Wolfgang Amadeus Phœnix ». L’entrée fut des plus belles au rythme élevé de « Lisztomania » ou de « Lasso ». « Fences » marqua une baisse de régime ainsi que le passage de morceaux issus des albums précédents. Résultat : l’enthousiasme fléchit quelque peu. Phoenix, il faut le dire, est un groupe gentil. Le chanteur s’excuse presque d’être là. Alors est-ce pour cela que leur show dura si peu longtemps ? Est-ce parce qu’il était tard ? Allez savoir. Phoenix disent vivre au jour le jour et que leurs concerts sont toujours différents les uns des autres.
Le public conquis se laissa entraîner dans un rappel somme toute prévisible et le concert se conclut sur une version remaniée de 1901. Maigre consolation pour un moment tout de même plaisant.

Texte et photos : Julien

Posté le 2 août 2010