DANSE CONTEMPORAINE

24,00 € à 37,00 €

CENDRILLON
GRAND THEATRE DE GENEVE
Danse Contemporaine

  • le 31/12/2010 à 20h30
  • le 01/01/2011 à 16h00

Chorégraphie : Michel Kelemenis

  • Scénographie : Bruno de Lavenère
  • Lumières : Harrys Picot
  • Costumes : Philippe Combeau
  • Musique : Sergueï Prokofiev

Pour 22 danseurs

Michel Kelemenis a porté son regard sur l’essentiel, sans jamais oublier le langage spécifique de la danse. Il donne au ballet une force et une dimension qui auraient probablement séduit Bruno Bettelheim, l’auteur de la Psychanalyse des contes de fées. Si tout peut surprendre, rien ne choque et rien n’est destiné à provoquer.
En allant à l’essentiel, il s’adresse aux tout petits mais également aux tout grands. N’avons-nous pas tous, à certains moments, traversé une existence de Cendrillon ? Chaque imaginaire est sollicité et chacun peut se projeter et entrer en résonance avec cette histoire sans âge et toujours contemporaine.

En respectant l’œuvre de Prokofiev et en partant des morceaux qui la composent, Michel Kelemenis a dénoué les liens forgés à l’origine de la création pour libérer le potentiel d’expression du conte. Ce faisant, il libère et dynamise la danse et évite la redondance.
Tout en se demandant comment faire entrer la narration dans la danse sans passer par la pantomime, il n’oublie pas que le langage du chorégraphe ne permet pas de transporter le spectateur dans un univers intellectuel mais émotionnel. Et quand vient l’heure du bal, la difficulté s’accroît, car la danse doit être un langage, et le bal constitue la négation du langage. C’est le coup de boutoir final, l’obstacle suprême pour le chorégraphe. Par sa symbolique sociale au moment du bal, la danse perd alors toute forme de distance par rapport à son potentiel narratif.
Lorsque retentissent les douze coups de minuit, un moment musical exceptionnel, le temps est compté. Il est difficile de résister au temps qui passe, à ce flux qui nous emporte et contre lequel nous nous efforçons de résister. Michel Kelemenis est un impressionniste, il sait que la danse est une surface de projection, une surface de miroitement, mais que l’équilibre du dialogue est différent pour chacun de nous.
Tout au long de son travail avec les danseurs, il s’interroge et questionne pour éviter le monochrome et pour composer le plus riche nuancier possible. En écartant et en juxtaposant les extrêmes, le grotesque et la timidité, il parvient à créer de grandes tensions.
- Vincent Lepresle -

Posté le 31 décembre 2010