COLDPLAY, UN FEU D’ARTIFICE A L’ANGLAISE

Cette année la programmation des Voix du Gaou est très prometteuse avec des grosses têtes d’affiche comme on en voit dans les grands festivals : Iggy and The Stooges, Les Chemical Brothers, Calogero - si si c’est une tête d’affiche et un très grand artiste - Georges Clinton et Coldplay, ce groupe anglais qui a explosé en l’espace de trois albums.
Et, à la question si peu exhaustive de savoir qui est le meilleur groupe du monde, une grande majorité de personnes répondront sans hésiter U2 . D’autres - souvent plus jeunes - crieront que c’est Radiohead . Enfin, certains aimeraient à dire qu’il s’agit de Coldplay .

Le plus grand groupe du monde aurait donc débarqué à Six-fours, jolie cité balnéaire d’une dizaine de milliers d’habitants en plus des 7 500 spectateurs pour le seul show hexagonal de Chris Martin et de son groupe.

Sans grosse tête, et avec de l’énergie à revendre, le leader du groupe anglais a enflammé l’île du Gaou depuis son piano et en sautant aux quatre coins de la scène. Tous les titres - tubes comme Yellow et In that place - des deux précédents albums et du déjà grand « X&Y » (troisième opus) ont pris une dimension géniale, presque transcendante, et ont alternés avec des morceaux plus calme où, élément étonnant, les téléphones portables ont remplacés les briquets. A l’allure traditionnelle d’un piano (Chris Martin), d’une guitare (Jonny Buckland), d’une basse et d’une batterie, Coldplay est de fait assurément un grand groupe avec un jeu de scène bien rodé mais tellement éclectique qu’on ne s’ennuie pas une seconde. A un jeu de scène classique ont succédé des moments originaux, comme ce regroupement Country autour du batteur improvisé pianiste, ou encore le duo avec Richard Ashcroft qui avait assuré la première partie et qui ici a fait d’un morceau à la « Led Zep » un moment live inoubliable.

Entre deux chansons et même pendant les chansons, Chris Martin s’est lancé dans le phrasé français pour la joie du public - surtout en cette journée républicaine. Comparable à Bono, dans les intonations de la voix ou encore dans le rôle qu’il incarne au sein du groupe, le chanteur a aussi à cœur de s’investir dans des combats tel que le commerce équitable...

Membre du collectif « Big Noise », le groupe se fait la voix de plusieurs signatures pour promouvoir de nouvelles solutions pour sortir les millions de paysans affamés et oubliés. L’O.N.G « Agirici » était d’ailleurs présente ce soir pour récolter les 2,5 millions de signatures - ils en ont déjà 7,5 millions - pour une pétition destinée à Monsieur Mandelson, commissaire européen au commerce

Après le romantique Ashcroft, l’Angleterre nous a définitivement conquis avec ce groupe très pro qui possède ce « truc » en plus qui fait que Coldplay n’a pas fini de convaincre.

Il fallait être là ce soir pour voir et entendre ce show à l’Anglaise - d’autant que c’est Londres qui a eu les J.O.
Il fallait être là ce soir pour voir le feu d’artifice a été éclipsé par certains des artistes les plus talentueux du monde.
Enfin, il fallait être là ce soir parce-qu’à l’avenir, ce ne sera plus 38 euros mais beaucoup plus qu’il faudra mettre pour se payer le plus grand groupe du monde. Pour l’anecdote, U2 joue à Nice pour 150 euros : Coldplay fera-t-il pire ?

ColdPlay, le site

Posté le 24 juillet 2005