Cuba, Residente Temporal 1996 - 1998, photographies de Chris’Tina Alonso

Née à Montpellier en 1969, Chris’Tina grandit à Marseille où elle poursuit ses études à l’école de photographie (EFFET). Son entrée dans le monde professionnel de l’image se fait très tôt puisqu’elle intervient rapidement auprès des photographes notamment en tant qu’assistante. Puis, elle aborde le reportage pour la presse et pour les agences. Ça, c’est pour la technique.

Ensuite, le hasard ou la chance : la commande d’une agence de voyage pour qui elle va durant un mois parcourir notre toupie de planète bleue. De cette ronde photographique, elle ramènera quantité de portraits sensés donner l’envie au touriste lambda qui décide ses vacances sur catalogue. Vient donc le déclic, pas celui du diaphragme, plutôt le désir de
voyage, l’impérieux besoin de se frotter à d’autres cultures, d’autres façons de vivre, la nécessité d’introduire le mouvement dans sa vie, l’exigence peut-être d’une certaine mise en danger pour la rencontre de l’Autre et de soi-même.

« Je suis mes coups de coeurs et je me donne les moyens de les vivre » glisse avec sourire la jeune femme. Entre les voyages, (Vietnam, Antilles, Seychelles...), des jobs à Paris et toujours l’esprit aux antipodes.

Deuxième coup de dé du hasard qui fait bien les choses si on lui offre sa chance. Un heureux contact au Mexique lui permet de partager le quotidien des Indiens Zapatistes du Chiapas, puis aller simple à Cuba où Chris’Tina présentera ces images à la Casa de Mexico de La Havane. La voilà donc à
Cuba, l’île musicale où elle pensait limiter son séjour à deux mois.

« Je suis restée en fait deux ans et j’ai aimé cette ambiance loin de l’univers de la consommation, j’ai redécouvert des choses simples, les rapports vrais, dénués des météorites superficielles qui bombardent nos relations au quotidien. Et puis, il y a la musique, cette musique qui résonne et rayonne dans ma tête et j’ai tout de suite adhéré à cette esthétique, à cette force qui se dégageait des musiciens et chanteurs,
et là, c’est la photographe qui s’exprime ».

Les rencontres avec l’univers cubain de la photo s’enchaînent (el Fondo Cubano de la Imagen Fotografica, la Fototeca...) comme avec celui de la musique - mais comment faire autrement ?

De retour en France, Chris’Tina parle d’expositions dans le Sud-Est, d’un travail d’édition et déjà d’une nouvelle escapade vers sa terre d’adoption des Caraïbes. Les photographies exposées au Fort Napoléon durant ce 3ème Festival Cubain sont des instants de vie à la Havane, des bouts d’existence captés à la volée ou en complicité. Merci Chris’Tina pour cette véritable et salutaire plongée en apnée au coeur de la culture cubaine.

Posté le 20 juillet 2002