THEATRE CONTEMPORAIN

15,80 €

FANTINES
Théâtre Contemporain

  • le 29/03/2011 à 20h30
  • le 30/03/2011 à 19h00

Esquisses de figures troubles

  • D’après Les Misérables de Victor Hugo
  • Mise en scène et adaptation : Christelle Harbonn
  • Scénographie : Christophe Chave
  • Vidéo et photos : Xavier Oliviero
  • Création Sonore : Sébastien Rouiller
  • Régie et lumière : Jocelyne Rodriguez
    Avec :
  • Marianne Houspie
  • Pascal Farré
  • Peggy Péneau
  • Olivier Boréel
  • Cie Demesten titip, Paris Marseille
  • Co-production : Par les Villages, 3 bis f, collectif 12. Le projet est soutenu par la Région PACA, la Ville de Marseille, le Conseil Général 13, l’Institut Marcel Rivière (Yvelines), et la Distillerie (Aubagne).

Fantine(s) est une adaptation contemporaine d’une partie du roman Les Misérables de Victor Hugo, qui met en scène la mère de Cosette, ses défenseurs et ses détracteurs, autour d’un grand bassin de lait. Dans ce grand bassin de lait, se jouent une multitude de scènes qui racontent, avec une fidélité relative, l’histoire de la Fantine hugolienne. Les acteurs y entrent et en sortent, à leur convenance, lorsqu’ils ont terminé une scène ou lorsqu’ils ont faim. Tout est consommable, notamment et surtout la misère des autres. Fantine attend son nouveau bourreau, son nouveau patron ou son nouveau client, chacune de ses scènes est une scène d’abattage.

Qu’est-ce que c’est que cette histoire de Fantine ? C’est la société achetant une esclave.
À qui ? À la misère.
À la faim, au froid, à l’isolement, à l’abandon, au dénuement. Marché douloureux. Une âme pour un morceau de pain. La misère offre, la société accepte.
Au point de ce douloureux drame où nous sommes arrivés, il ne reste plus rien à Fantine de ce qu’elle a été autrefois. Elle est devenue marbre en devenant boue. Qui la touche a froid. Elle passe, elle vous subit, et elle vous ignore ; elle est la figure déshonorée et sévère. La vie et l’ordre social lui ont dit leur dernier mot. Il lui est arrivé tout ce qui lui arrivera. Elle a tout ressenti, tout supporté, tout éprouvé, tout souffert, tout perdu, tout pleuré. Elle est résignée de cette résignation qui ressemble à l’indifférence comme la mort ressemble au sommeil. Elle n’évite plus rien. Elle ne craint plus rien. Tombe sur elle toute la nuée et passe sur elle tout l’océan ! que lui importe ! c’est une éponge imbibée.
Elle le croit du moins, mais c’est une erreur de s’imaginer qu’on épuise le sort et qu’on touche le fond de quoi que ce soit.
- Les Misérables, Victor Hugo, 1862 -

Posté le 29 mars 2011