FEBRE DE MEMBROS

RAP - HIP-HOP - SLAM

11,75 € à 21,75 €

FEBRE DE MEMBROS
Rap - Hip-hop - Slam

  • le 05 et 06/03/2010
  • à 20h30

“Nous ne pouvons pas soigner les douleurs du monde, nous avons décidé de les danser ».

Selon le dictionnaire Larousse, la fièvre (FEBRE) est une montée anormale de la température constante du corps, parfois accompagnée de divers désordres, d’un état de malaise général et qui constitue une réponse de l’organisme à une agression, en général de caractère infectieux.

La fièvre est aussi, d’un point de vue politique, un état de tension, d’agitation, d’un individu ou d’un groupe.

Le plateau est nu, entièrement blanc, barré en son fond par un mur, élément récurrent des scénographies de Taís Vieira et Paulo Azevedo qui ont fondé la compagnie Membros en 1999 à Macaé (Brésil). Un mur pour dire « la brutalité de l’apartheid social qui règne aujourd’hui dans les villes ».

Après Raio X (Rayon X, 2003, plongée dans l’univers carcéral) et avant Medo (La Peur, 2009, pièce pour des interprètes féminines), FEBRE - second volet d’une trilogie sur la violence - déroule sa problématique sur un mode symbolique : aujourd’hui, si la scène semble désertée, quasi hygiénique, elle n’a pas pourtant été totalement évacuée et la référence physique du choc, propre au travail de la compagnie, est réaffirmée.

D’ailleurs, la musique (collage mêlant classique et sonorités populaires brésiliennes), les lumières et la vidéo, vecteurs à part entière de la dramaturgie de Febre, sont là pour rappeler que les corps peuvent également subir d’autres types de chocs physiques, plus sourds.

Des violences induites notamment par les rapports de forces sous-jacents qui structurent aujourd’hui nos sociétés. Rapports qui saisissent les interprètes de Membros, jeunes danseurs issus du Centre d’Etude intégrées du Mouvement Hip Hop, par le muscle.

Sur scène, leur danse brutale, convulsive, ne masque rien des dommages collatéraux dont ils sont les victimes révoltées. Pour autant, pas de fatalisme dans Febre : « Nous avons décidé de rompre avec l’idée que la violence est innée. Notre danse prouve qu’il existe d’autres voies », remarquent Taís Vieira et Paulo Azevedo.

Leur alternative ? Un Hip Hop qui garde les yeux grands ouverts sur le monde, perméable à d’autres formes de langages (contemporain, populaire, plastique…). Une danse en alerte qui s’envisage avant tout comme un dialogue entre des cultures. Un art politique qui se souvient que la fièvre est aussi une réponse de l’organisme à une infection dans le but de le guérir. Une ultime agitation avant le retour au bien-être.

Posté le 5 mars 2010