Florent Marchet sur son terrain de sport

Son dernier album, Courchevel, a des accents d’Alain Souchon, en plus jeune, mais avec cette même ironie douce qui fait de Florent Marchet un chanteur concerné. Il dresse un portait sarcastique de la bourgeoisie française : il la suit en vacances dans les chalets des stations huppées savoyardes, il se penche sur la cas idiot d’un « Benjamin » un peu Tanguy, ou se moque de la société de consommation par la « Famille Kinder ». Cet humour se ressentait déjà dans ses albums précédents. Mais Gargilesse et encore plus Rio Baril avaient un côté expérimental. Courchevel est musicalement plus poli, d’aucuns diraient plus achevé, nous dirons plus pop. Les arrangements sont lumineux et contrebalancent la tristesse de certains titres (« Roissy »).

C’est avec tous ces ingrédients que nous nous sommes rendus, le 5 février dernier, à l’Oméga Live, voir Florent Marchet et son Courchevel Orchestra. La salle s’était aménagée (spontanément ?) avec des chaises et des tables, ambiance bistrot. La scène reprenait l’ambiance de l’album Courchevel. Plusieurs claviers se dressaient sur une peau d’ours blanc. Florent Marchet est multi-instrumentiste, il est aussi fou de pianos, synthétiseurs et autres instruments à touches blanches et noires. On se demandait même comment l’artiste allait faire pour transposer les arrangements savants du studio en live.
Nous n’avons pas été déçus. Grimé comme sur la pochette de son album, Florent Marchet ouvre son concert par « Courchevel » à la guitare. Il la quitte ensuite et trouve son clavier pour nous présenter ses « nouveaux amis ». Tout au long de son set, l’artiste mêlera les titres de ses anciens albums avec ses plus récents : « Benjamin », « Levallois », « L’eau de rose » au xylophone, « La chance de ta vie » avec une fin de morceau plutôt rock. Le chanteur n’hésite pas à parler au public. Il branche à plusieurs reprises les Toulonnais sur leur ville, sur leurs restaurants à poissons, sur leurs commerçants peu sympathiques, voire pas du tout. Il se permet d’introduire « L’idole » par un reportage sur des groupies hystériques. Même si les spectateurs sont un peu mous, Florent Marchet maîtrise son sujet et leur offre de jolies compositions.

Le rappel donne lieu – entre autres – à une magnifique interprétation du « Terrain de sport », commencé seul comme un cantique et terminé en feu d’artifice.

La première partie : We used to have a band

http://www.myspace.com/weusedtohaveaband

We used to have a band est un duo folk composé de Marion et François. C’est sans fioritures, simplement beau. Certains rythmes tirent vers le flamenco, quelques sonorités font penser à Jeff Buckley, la voix de Marion est sublime !

compte-rendu du concert du 5 février

Posté le 15 février 2011