L’importance d’être constant…

D’Oscar Wilde

Tarifs : 38€
Abonnés & CE 35€

Mise en scène : Pierre Laville

Avec Lorant Deutsch, Frédéric Diefenthal, Macha Méril

Une pièce joyeuse, légère, vivace, imprévue, libre, jubilante !
« L’importance d’être constant » est un hymne au bonheur, à l’insouciance d’une catégorie sociale de nantis, à la douceur de vivre, au jeu des amours et du hasard, à la légèreté qui rassure, sinon guérit des charges qu’impose une société prude et intransigeante. Oscar Wilde écrit sa pièce avec une maîtrise sans égale, une forme évidente et accomplie. L’oeuvre est jubilatoire.

Tout ici a goût du bonheur, ce qui n’empêche pas de pressentir tout autour la charge d’un monde impitoyable. Wilde semble possédé par un plaisir illimité de créer du théâtre.

Une forme de théâtre et de
comédie, qui renouvelle le genre, cousin de Lewis Carol,
lointain rejeton de Marivaux, générateur au cinéma des comédies « primitives » de John Ford. Et comme s’il pressentait qu’il s’agissait bien de sa dernière pièce, il fait feu de tout. Il danse sur un volcan, léger, rieur, insouciant, sans renoncer une seconde à faire agir le thème profond qui court à chaque instant, celui du Double, de l’impossible manière de s’assurer fragmenté et divisé, de cette dualité qui est pourtant un des plus répandus fardeaux de l’homme. Chacun de ses personnages est candide et cynique, naturel et dandy, actif et passif, vertueux et débauché, sincère et rusé, infidèle et constant, double et unique. C’est bien dans ces années-là que l’ont découvre une sexualité autre et les premières oeuvres de Freud, où la musique, la poésie et la peinture éclatent... Tout renvoie à une dualité de l’homme, dont la grande histoire revient à s’inventer une unité.

Quête d’unité, quête d’identité.

Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Quel est ton nom ? Es-tu mon frère ? De qui suis-je le fils ? Les personnages de « L’importance d’être constant » courent après eux-mêmes, transgressant leur rôle social. Tous les genres volent à leur secours et tous les procédés possibles : changements d’identité, travestissements, ruses, coups de théâtre. On croise le merveilleux, presque l’incohérence du rêve (ce bébé confondu avec un manuscrit de roman sentimental et devenant un petit Moïse égaré à la consigne de Waterloo Station...). Nous sommes au théâtre et nulle part ailleurs. Le réel existe-t-il ? La vie est un songe, nous le savons, chantonne Wilde, et tout est bien qui finit bien...

Posté le 20 mars 2008