Le Visage dans la peinture

Entrée libre sur réservation

par Itzhak Golberg, Maître de Conférence en Histoire de l’art à l’Université de Nanterre, Paris X. Critique pour la revue Beaux Arts Magazine.

Même au 20ème siècle, où nous prétendons que le sujet n’est qu’un prétexte, le visage ne reste pas un sujet comme un autre. Ses transformations ne s’effectuent pas au même rythme que celles des autres genres. Car on ne peut porter atteinte au visage, le déformer, sans remettre en question la notion de personne. Plus fondamentalement, c’est notre identité propre que nous protégeons en protégeant le visage. Cette conception, qui fait de la représentation du visage un substitut de l’être, crée un tabou qui interdit de heurter l’intégrité de cette forme. Etroitement surveillé et protégé, il est le dernier maillon de la chaîne qui nous relie à la tradition humaniste. Ainsi toute transformation du visage produit-elle un effet immédiat et ne nous laisse-t-elle jamais indifférent. On sait le malaise, malaise mêlé parfois d’un plaisir ambigu, que peuvent provoquer, par exemple, les œuvres de Francis Bacon.

La réflexion proposée ici aura comme but de parcourir les changements de la représentation du visage dans la peinture au cours des 19ème et 20ème siècles. On verra, en effet, que si parfois sa présence est moins remarquée, si parfois, il « perd sa face », alors en dernière instance, tel un Phénix, il renaît toujours de ses cendres.

Posté le 18 janvier 2007