La tragédie élisabéthaine transposée dans les palais de Leïla et Zine Ben Ali. Ce spectacle, en arabe surtitré en français, a été programmé au World Shakespeare Festival en 2012 à Londres.

Lui est un dirigeant auréolé d’une gloire conquise dans l’armée, éliminant un à un tous ceux qui l’ont aidé à faire main basse sur l’appareil d’État. Elle est une femme du peuple, roturière arriviste, usant de sa beauté pour accéder aux plus hautes sphères du pouvoir. Se vouant une dévotion réciproque, le couple trahit et assassine pour servir ses propres intérêts. Et, dans son souci de les préserver à tout prix, s’obstine à ignorer la fatalité... L’Écosse du XIe siècle ou la Tunisie de 2011 ? Ce Macbeth tunisien est nourri des convulsions du monde arabe, provoquées par l’incurie de ses dirigeants. Lotfi Achour, Anissa Daoud et Jawhar Basti placent cette relecture de Shakespeare, définie comme un « thriller politico-historique », entre fiction et documentaire, dramaturgie shakespearienne et reconstitution de faits réels. Implanté des deux côtés de la Méditerranée, leur théâtre aux fortes résonances sociales, dénonce la folle cupidité des souverains négligeant le désespoir de leur peuple