Poum Tchak sur un air de Django

Kality Street Festival - 6 août 2004

Beau temps - 1500 personnes
Durée du concert : 1h

Un festival de rock dans une zone industrielle, à côté un magasin de bricolage. Mettre les amateurs de musiques non traditionnelles à l’écart de la ville. Les braves gens peuvent dormir tranquilles. Le Kality Street Festival vu comme ça, c’est dommage. Mais le Kality Street festival, c’est avant tout une équipe de jeunes gens qui se démènent et qui offrent aux Toulonnais depuis X ans des affiches certes modestes (quoique) mais de qualité. Regroupé sous le collectif 83e Parallèle, l’avenir leur tend les bras. Rien à voir avec le battage du Phare, mais ça c’est une autre histoire.

Pour l’édition 2004, le Kality Street ouvrait le bal par un groupe aixois, ma foi, fort intéressant : Poum Tchak. Ce nom résonne comme les mains d’un vieux joueur de blues dans un bar miteux du fin fond de la Louisiane sur le bois de sa guitare. "Poum tchak poum-poum tchak poum tchak poum-poum-poum tchak". Ça résonne comme ça et ça l’fait comme ça. La fraîcheur des morceaux du quintet vient de leurs racines, des racines qui plongent dans le jazz, le swing et les boîtes dans lesquelles Boris Vian trompettait jusqu’à plus souffle.

Les sonorités de Poum Tchak sont d’une telle force que sur des rythmes jazz à la Django Reinhardt, le public se met instinctivement à danser. Comme quoi pas besoin de samples et autres boîtes à rythme. Comme quoi aussi les "djeun’s" se révèlent plus mélomanes que leurs satanés parents toujours agrippés Didier Barbelivien et qui pour faire et parfaire la culture musicale de leurs marmots n’ont rien trouvé de mieux que leur offrir le live de Pascal Obispo (dit l’évêque espagnol).

Poum Tchak en formation se compose d’un accordéoniste, d’un batteur, d’un contrebassiste (Manu), d’un violon et de deux gratteurs de génies (Alex et Olive). Avec de tels arguments, même pas peur d’affronter Duke Ellington et son "Mississipy Moon". Ni de se la jouer flamenco, un boudo sous le coude, avec des sonorités qui font immanquablement penser aux troubadours et aux orchestres maghrébins. Les musicos se dévoilent solistes suivant les morceaux. Concert festif ou cours de musique ? un peu beaucoup des deux. Par contre niveau chant, me demandez pas qu’est-ce qu’ils chantent, les zigs, parce que je saurai pas vous répondre tellement la voix de l’ami chanteur est rocailleuse et mon bulgare médiocre.

L’ultime chanson s’intitule "L’oiseau était une alouette", avec le son de l’alouette au violon et des clins d’œil à "Pierre et le Loup" autant qu’au Beach Boys.
Pour découvrir Poum Tchak, connectez-vous sur poumtchack.com et surtout guettez les affiches parce qu’ils tournent, les bougres !

Posté le 11 septembre 2004

PS : Un très grand merci à Vincent du 83e parallèle et bonne continuation à toute l’équipe