Rubin Steiner/ Exotic punk

L’auteur de « Wonderbar Drei » - troisième album sorti en 2002 - qui ne se sépare plus de sa Neue Band de potes musiciens serait-il un de ces artistes de la nouvelle scène berlinoise ? Avec un nom pareil, il est vrai qu’on jurerait avoir affaire à l’un de ces d-jays venus d’outre-Rhin. Mais il n’en est rien Mesdames et Messieurs, car l’homme qui se produit ce soir en première partie de LCD Soundsystem sur la scène B de l’île du Gaou, le bien nommé Frédéric Tallandier est en fait Bordelais.

En fait, Rubin Steiner trouve que l’Allemand est une langue exotique, mais on n’en saura pas plus sur la présence du vocabulaire germanique dans le monde musical qu’il s’est fabriqué. Le Bordelais ajoutera simplement la praticité de porter un pseudo, car ce n’est pas vraiment moi conclue-t-il.

Fréderic s’était, de fait, présenté à nous tout simplement, une bonne heure avant le concert. Il envoie un texto à sa chérie, et trépigne comme un gamin dès qu’il réalise qu’il va faire la première partie de LCD.
L’interview se passe, il est vrai très étrangement. Des noms d’artistes des quatre coins de la planète de la scène dite « underground » sorte de sa bouche - je n’en connaissais pas le dixième. Rubin se décrit comme le client d’un disquaire à la John Cusack dans « High Fidelity » excellent film de Stephen Frears de 1999, il cite d’ailleurs Les disquaires de Rennes, Bordeaux ou Marseille chez qui il faut se précipiter pour découvrir et acheter. Evidemment les grosses boîtes en prennent pour leur grade autant les maisons de disques, Ninja Tunes par exemple qui a produit un remix de son titre à succès Guitarlandia, la FNAC, TRAX, les Inrocks, etc...

Se définissant comme un non-musicien, Rubin fait preuve d’une vraie-fausse humilité d’artiste en marge de la machine commerciale qui ne parle que d’artistes que tout le monde fait mine de connaître. Ce qu’il apprécie par dessus tout finalement, c’est se retrouver avec sa guitare et/ou à déconner avec ses potes de la Neue Band. On a d’ailleurs eu droit à quelques bribes de leurs blagues de groupe.

C’est donc en compagnie de la Neue Band, collectif de talentueux branleurs en formation serrée - pour reprendre l’expression employée dans la bio de Rubin Steiner disponible sur le site actualisé au moins tous les deux jours http://www.rubinsteiner.com - sampleur, laptop, guitare et chant pour Rubin, batterie, synthé jouet par Boogers, le trombone d’Olivier Claveau et la basse de Sylvestre Perrusson, que nous avons passé la première partie de soirée dans une magnifique pinède.

Tout ce beau monde musical a de l’allure et de l’énergie à revendre sur un scène. Ce sont essentiellement les morceaux de « Drum Major » disponible depuis quelques semaines, qui ont été emballés ce soir. Des ailes de punk rock psyché ont poussé chez le collectif et c’est un très bon concert que la Neue Band nous a offert ce soir. Sans jamais se prendre au sérieux, ils ont su révélé tout leur talent et étaler toutes les influences musicales qui les titillent.
Car Rubin Steiner est assurément un fou de musique, à la culture musicale énorme et aux influences très variées. Il cite entre autre Kraftwerk, Janis Joplin, LCD Soundsystem dont il est le premier fan.

Son festival idéal réunirait des artistes tout aussi variés : les Troublemakers, Franz Ferdinand, Mickey 3D, Boogers - auteur d’un super premier album « In the Step » que l’on peut commander sur le site de travaux publics (avant tout le monde) http://www.travaux-publics.org - Janis Joplin ou encore The Chap, son dernier coup de cœur, un groupe anglais.
LCD figure aussi dans sa liste désormais, vue l’impression que lui a fait son groupe mythique juste après sa performance. Il pourrait également ajouter Rubin Steiner et la Neue Band, car c’est du bon et gros son qu’ils nous envoyés ce soir, une bonne mise en bouche avant le festival de LCD.

Posté le 19 août 2005