9 lauréats du prix Louise Baron dans le cadre de l’art dans l’air(e) - E.L.S.T.I.R

Exposition du 20 juin au 12 juillet 2003, Fort Napoléon - ouverte de 14h à 18h, sauf dimanche, lundi et jours fériés.

Maryline Costantini prix Louise Baron 1992
Une archéologie de l’image qui pourrait être « l ’homme anonyme qui remplace le Christ des tableaux ». Ce travail d’anamnèse s’inscrit dans une volonté de donner le moins de corps, par la peinture même, dans le but d’une représentation radiographique.

Claude Dufour, prix Louise Baron 1996
La peinture comme travestissement

Dès ses débuts, ma peinture interroge l’image et ne prétend rien de plus que de parler d’elle-même. Je travaille d’après mes propres photographies ou d’après nature selon ce qu’il m’advient, sur des supports rarement achetés. Souvent d’ailleurs, ce sont eux qui décident : je les laisse faire. J’aime faire coïncider peinture, image et objet. Peindre, bien sûrement, c’est d’abord regarder. Mais c’est aussi travestir nos pensées, nos acquisitions, nos mots, nos actes, en image. Le terme est fort, lourd de sens, néanmoins juste. L’illusion de la représentation ne s’évertue-t-elle pas à nous éloigner du réel objectif, travestissant de fait la peinture elle-même ?
Claude Dufour, mai 2003

Magali Fadas prix Louise Baron 2000
(...)Quand je peins, je veux figer une impression, un moment, et les changer en souvenirs impérissables, qui survivront sous la forme d’une image. Je cherche à anticiper la trace, en prévoyant la perte. Quand l’œuvre est achevée, la trace qui demeure est celle d’une catastrophe n’ayant pas eu lieu, celle d’un malheur qui tarderait à venir. C’est dans cette optique que je peins mon chien (ni hommage ni deuil) : « Sésame, celui qui ouvre ». A ceux qui souriraient de voir tout un message pictural s’articuler autour de la consommation de médicaments et d’un animal de compagnie, j’aimerais dire qu’il va de soi qu’à travers mon chien, je parle aussi de ceux qui m’accompagnent, qui m’accompagneront… même si je ne les connais pas encore(…)

Céline Garcia, prix Louise Baron 1997
Mon travail trouve sa place dans le rêve, l’illusion ou l’illusoire. Il est flou, diffus, impalpable, mais terriblement présent, pesant par ce qu’il laisse paraître. Mes images se veulent souvenirs, traces, empreintes ; la mémoire travaille, identifie puis transforme, les choses comptent alors autant par ce qu’elles évoquent que par ce qu’elles sont réellement. Comme le souvenir, mon travail monte à la surface du support, il prend possession de l’espace. L’image première prend vie, se déforme, donne naissance à une seconde image plus pure, nettoyée du contour. Le trait éclate, seul reste son souvenir.

Nicolas Lecoq prix Louise Baron 2002
« Mon propos est d’ordre métaphysique, une réaction à un sentiment d’insatisfaction vis à vis d’une pensée occidentale moderne, mécaniste et rationaliste, matérialiste et individualiste. La contemplation, en amenant à la perte de l’importance de soi, nous place dans une douce objectivité et nous propose la réalité d’une certaine porosité de notre être à l’infini. Je parle de transcendance en tant que prise de conscience de cette notion de participation à l’Ensemble, de la reconnaissance de notre union à l’Absolu. En faisant une grande part dans mon travail à l’intuition et au sentiment religieux, je m’inscris dans un contexte mystique. » Nicolas Lecoq (extrait)

Marie-France Lejeune prix Louise Baron 1993
Je fais (...) référence à la perspective puisque je travaille par rapport à la représentation photographique. A ce niveau là, mon travail peut donc faire signe en tant que trompe l’œil. Le rapprochement s’arrête là ; le trompe l’œil cherche à donner l’illusion d’objets réels en relief : Dans les objets que je crée, il n’y a pas cette recherche de relief : je pense qu’en face d’eux on perçoit, dans une sorte d’ambiguïté immédiate du regard, à la fois les formes qui indiquent la profondeur (par l’utilisation de la perspective linéaire) et la surface qui montre la planéité (même si parfois, pour des raisons techniques, il y a superposition de matériaux).
(Extrait du catalogue de l’artothèque Antonin Artaud, Marseille 2001)

Michele Mascherpa prix Louise Baron 1998
En tout il est nécessaire de se poser la question : « est-ce le bon moment ? »

Pourquoi ne pas revenir avant le moment de la connaissance, afin de pouvoir se dire que cette fois-ci l ’histoire pourrait ne pas se raconter par le début. C’est dans la trame du papier que commence le long processus de l’occupation, comme pour faire re-surgir l’acte ( de faire) de l’intérieur vers la surface. Telle l’évocation d’un souvenir qui ne s’expliquerait ne se comprendrait que par la re-connaissance de notre être intime, qui au grand jour re-naît - et fait de l’acteur - (celui qui fait) - un être étranger à lui-même. Tout se répète comme si nous n’étions qu’un autre nous-mêmes. Comme un espace dont on aurait ignoré les limites, ignoré ou oublié - savoir - . Dire les choses qui n’existent pas - les nommer - ces choses-là. En tout rester au plus proche de la création. A quand l’égalité des chances en matière d’intention ? En tout il est nécessaire de se poser la question : « est-ce vraiment le bon moment ? »

Guy Rubiella, prix Louise Baron 1999
(...) En peinture, oublier le thème et le sujet pour ne sentir que l’ineffable. Condenser, épurer, ne pas s’encombrer d’un trop plein de réel qui risquerait de distraire de l’essentiel. Faire affaire de soustraction, soustraire ce qui est inutile à la démonstration.
Guy Rubiella 2002, Confusion totale (extrait)

Wanda Skonieczny prix Louise Baron 2001
Pour une photographie plasticienne

Le travail engagé ici vise à animer les images issues des moyens de reproductions tels que le numérique, la photocopie, la photographie, par le choix d’un sujet intimiste - puisqu’il s’agit toujours de modèles provenant du contexte familial, par le parti pris pour des poses et un éclairage influencé par le baroque italien et par la fusion avec un support altéré tel que le bois, le fer et tous types de papier non glacé. La photographie se charge du temps. Elle se pigmente, s’oxyde, devient picturale...Comme une seconde peau. C’est ici une image-contact en liaison constante avec ses sujets et les matériaux qui l’accueillent.
Fort Napoléon
chemin marc sangnier
83500 La Seyne sur Mer
tel. 04.94.87.83.43

Posté le 25 juin 2003

Fort Napoléon - chemin Marc Sangnier - 83500 La Seyne sur Mer - tel. 04.94.87.83.43