ARTS DE L’ISLAM ET ABSTRACTIONS GÉOMÉTRIQUES AU CHÂTEAU DE MOUANS-SARTOUX AVEC KUPKA, MORELLET, GERSTNER, FRIZE, MOLNAR, HONEGGER, MOUTASHAR ET MOURAUD

Une superbe exposition vous attend jusqu’au 8 janvier à L’Espace de l’Art Concret de Mouans Sartoux. Née d’une idée inédite de G. Honegger, le fondateur de ce lieu, elle unit sous le titre “Le chant rythmique de l’esprit”, en référence à Kupka, œuvres issues du monde islamique prêtées par l’Institut du Monde arabe et le Musée du Louvre et œuvres d’artistes contemporains qui ont puisé dans le répertoire islamique motifs et systèmes de structuration.

Laissons parler le catalogue (très beau mais épuisé, paraît-il) :

“... L’exposition revient sur la question des possibles influences intellectuelles et formelles que les arts du monde arabo-musulman auraient pu exercer sur certains aspects de l’art abstrait géométrique en Occident. L’Espace de l’Art Concret a choisi de faire appel à un double commissariat, composé de Oleg Grabar (Professeur émérite à Princeton Université, historien des arts de l’Islam) et d’Arnauld Pierre (Professeur à L’Université de Grenoble, historien de l’art abstrait).

Les propos de l’exposition s’articulent autour de plusieurs cas avérés et revendiqués de contacts de représentants de l’abstraction géométrique avec les arts de l’Islam. La découverte de l’Alhambra de Grenade par Morellet en 1952 le confirmera dans le tournant radical qu’il fit prendre à sa peinture.”... Ses contemporains Karl Gerstner, Gottfried Honegger ou Vera Molnar seront également influencés dans leur recherche et leur pratique par les arts islamiques. Avec ou sans ordinateur...(certains furent aussi les pionniers d’un art algorithmique assisté par ordinateur, tels Honegger ou Molnar).

Les commissaires ont tenu à mettre en avant l’un des pionniers de l’art abstrait, Kupka, qui déja avant 1914, proclamait la haute valeur de l’abstraction ornementale des artistes arabo-musulmans, auteurs de ce “chant rythmique de l’esprit”. Sont montrées ici des œuvres de la série Arabesques, peinte en 1926 et un ensemble d’études et de pièces documentaires

Du côté des artistes apparus plus récemment, “Tania Mouraud , qui produit depuis la fin des années 1980 un travail sur les codes de lecture et sur la transformation de la graphie, a réalisé une œuvre murale directement liée à l’écriture kufique ; Bernard Frize, qui nous montre une œuvre fondée sur l’entrelac géométrique, nous rappelle certaines structures décoratives dérivées de modèles orientaux ; enfin, Mehdi Moutashar, dans une influence à rebours, témoigne d’une lecture fondée sur sa culture arabo-musulmane, à la lumière des ressources du minimalisme, de l’abstraction géométrique et des avant-gardes européennes”.

Les Œuvres issues du monde islamique, ici présentées dans leur variété de techniques et de formes et leur unité de traditions culturelles, dialoguent ou se confrontent avec les œuvres de l’abstraction géométrique à travers les salles du vieux château de Mouans-Sartoux, tandis que la collection de la fondation vous attend dans les nouveaux locaux.


@@@@@, comme dab. Profitez de votre temps libre des fêtes de fin d’année pour vous réserver une après-midi à Mouans, vous ne le regretterez pas. Jusqu’au 8 janvier, du mardi au dimanche, 04 93 75 71 50


Photographies libres de droit, courtesy E.A.C :

  • Tania Mouraud, "Have a dream", 2003 + coupe X XIème siècle
  • Vera Molnar," En oblique", 1972 et "Parcours à angle droit", 1997-2004 + Mehdi Moutashar, "81 carrés", 2002
  • Mehdi Moutashar, "3 carré"s, 2002, + stèle funéraire Xème siècle

Liens :

  • le site de l’E.A.C :cliquez ci-après ici
  • Bibliographie : Oleg Grabar : ”L’ornement - Formes et fonctions dans l’art islamique”, éditions Idées et Recherches, Flammarion 1996
Posté le 6 décembre 2005