Blaise-Jean-Marius Michel, Pacha de l’Empire ottoman, dit Michel Pacha

Grand personnage que ce Sanaryen de souche qui, au 19e siècle, mit son esprit d’aventure et son génie d’entreprise au service des Sultans de Constantinople, avant de devenir fondateur de villes.

Entré comme mousse dans la carrière de marin, il devint capitaine au long cours, naviguant au Moyen-Orient où il fit naufrage, suite à l’absence de signalisation. Cet accident l’amena a imaginer un réseau de phares le long des côtes ottomanes, projet qu’il eut l’occasion de faire valoir auprès de l’empereur Napoléon III.

À la demande de ce dernier, le Sultan Abdul Medjid le nomma directeur des phares de l’Empire ottoman en 1855 : il avait 36 ans.
Après avoir construit cent-vingt phares, il fut chargé de créer le port moderne de Constantinople, en 1879 ; la même année, il recevait le titre de Pacha de l’Empire.

Ses voyages entre Marseille où résidait son épouse, Paris où l’appelaient ses affaires et Contantinople, ne l’empêchèrent pas d’être élu maire de Sanary en 1865.
S’appuyant sur la fortune qu’il avait construite, il entreprit d’en faire une station balnéaire de renom.

Puis, ayant découvert le site de Tamaris sur la rade de Toulon, dont l’ambiance rappelait étrangement le Bosphore, il décida d’y créer une ville nouvelle. Sur 80 ha, il érigea villas, hôtels, fontaines, commerces, et construisit les ports de Manteau et des Sablettes.

À plus de 60 ans, Michel Pacha fonda alors aux Sablettes, sur les rives de la "vraie mer", un somptueux établissement balnéaire.

Il mourut à près de 90 ans, sans voir aboutir un projet de canal entre La Seyne et Sanary, assez large pour les cuirassés, et qui aurait désenclavé la rade, abri et piège pour la flotte française.

Posté le 10 janvier 2001