"CLINS D’OEIL", exposition photo et vidéo à la Galerie PAGE 22, à Barjols

  • QUATRIÈME ÉVÉNEMENT : Philippe JOUANON, Patrick KUHN, Jany LABOREY, Marie-France LEJEUNE, Marie-Françoise LEQUOY, Alain SOLDEVILLE, Cristina TIANO, Gisèle TOULOUZAN exposent une de leurs oeuvres dans un nouveau local associatif et alternatif, la galerie Page 22, à Barjols, village d’artistes.
tous ensemble...

Mission impossible ? un local de 12m2, trop petit pour un seul artiste, mais suffisant pour huit... Di@gonales lance le défi de réunir 8 plasticiens utilisant la photographie ou la vidéo - assistées ou non par ordinateur - dans un micro-espace. Un tendre clin d‘œil à l’Art, un insolent clin d’œil au « Grand monde » de l’art, un manifeste qui nous montre avec humour que l’art n’a besoin de rien, sinon de lui-même. et ..., bien sûr, du photographe et du cinéaste qui ne peuvent s’empêcher de cligner de l’œil pour faire leur image....

Venez-y jeter un œil, vous serez sans doute surpris mais non déçu...le lieu est petit, l’art est grand.

Vernissage le samedi 13 mai, de 17 à 19 heures
Finissage le dimanche 21 mai de 17 À 19 heures

Ouvert les dimanche 14, vendredi 19, samedi 20, dimanche 21, jeudi 25,
de 10h à 12 h et 15h à 18h30, et sur rendez-vous au 06 68 72 26 72 et diagonales-bis@tele2.fr

assemblage photographique © di@gonales, courtesy les artistes

  • Di@gonales, après avoir quitté son micro-espace du Castellet, organise à Page 22 sa quatrième exposition. Rappelons les précédentes : "Encres", avec O. Turco, "Art et Ordinateur", avec Atala, Caillaud, Lequoy, Molnar, "Vous avez dit art,...comme c’est art...", avec J.P. Albinet, R.Atala, P. Boutibonnes, B.Caillaud, O. Christinnat, C. Cruz-Diez, E. Dedodata, E. Drot-Gorse, P.Duchesne, G.Giraud, S. Guimont, B. Gysin, P. Gnass, P. Gooderidge, B. Copeaux, P.Kuhn, V. Molnar, F.Morellet, O.Turco -.

Communiqué :

CLINS D’OEIL

Introduction

L’idée était de réunir dans une même exposition 8 oeuvres de 8 artistes aux démarches très personnelles, voire opposées, entre conceptualisatioin et sensibilité pure. Seul point commun : la genèse de leur oeuvre passe par l’objectif de l’appareil photo ou de la caméra sur lequel se colle un oeil, tandis que l’autre oeil se trouve fermé... Mais c’est bien là le seul point commun. Et il est passionnant de découvrir ici, dans un si petit lieu, un échantillonnage aussi vaste de ce que peut donner la photographie, aujourd’hui, dans le monde du contemporain. De la photographie-photographie argentique représentée par Patrick Kuhn à la photographie pixellisée à outrance et abstraitisée par Marie-Françoise Lequoy, le champ artistique est infini, la confrontation plastique inépuisable, même si les propos se rejoignent parfois.

  • Patrick Kuhn, le seul “photographe-photographe” parmi les participants, s’imprègne du sujet, ou plutôt, le sujet s’empare de lui, sa photographie dévoile l’interaction entre l’extérieur et lui, le créateur qui, le temps d’une prise de vue, exprime et désire impérieusement partager son émoi, son état d’âme. Photographie qui nous dévoile beaucoup plus que le sujet : le moi de l’artiste à l’instant T dans un cadre donné. Cherchez le punctum si cher à Barthes... vous le trouverez dans chaque image de “Musique action”, “Voyage en turquie”, “Le Kuhn en Irlande”, ou “Botaniques”
  • Alain Soldeville est photographe aussi, mais à la manière d’un reporter : il prend du recul, et au lieu de rentrer en lui, tente avec succès que les personnes photographiées sortent d’elles-mêmes et expriment leur moi. Il est donc le catalyseur d’une expression extérieure à lui. Et cette expression se fait voir par l’image autant que par le texte dicté par la personne photographiée. A. Soldeville travaille donc, comme tout documentaliste, par séries (Les couples, Paroles du corps, Bangkok...) dans lesquelles les textes-commentaires sont primordiaux.
  • Philippe Jouanon manipule ses photographies numériques en les mixant, superposant, répétant, assemblant, puis reconstruit une image mentale totalement possible visuellement, totalement improbable réellement. Avatars de nos fantasmes, nos rêves, notre subconscient, en même temps que propos poétiques sur des sujets brûlants...
  • Gisèle Toulouzan revisite l’histoire de l’art : par le montage photographique, elle met en scène les personnages de son entourage dans un décor mythique emprunté au monde de l’art.
    (comme “Le déjeuner sur l’herbe” de Manet, en référence aux déjà nombreuses citations utilisées par le célèbre peintre lui-même ). L’oeuvre originale se trouve totalement détournée mais toujours reconnaissable, la personne photographiée se trouve incluse dans l’image et devient le regardeur regardé.
  • Marie-France Lejeune va encore plus loin dans le détournement de la photographie : elle transforme la photographie en objet, passe donc de l’image d’un “réel” vu sous un certain angle en “objet” ou image devenu totalement autonome, sans référence au réel. Elle utilise les lois de la perspective ou de la projection, mises en relation avec le point de vue du spectateur, ainsi que la technique du détourage et de la mise en évidence du manque. Sa démarche, issue de celle des artistes de la Renaissance, nous questionne sur l’illusion de la perception.
  • Marie-Françoise Lequoy, à l’autre bout de l’utilisation de l’image, appauvrit par un processus algorithmique, une photographie argentique d’un objet réel (pierre, coucher de soleil, trames...), jusqu’à en faire une pixellisation à mort qui tue l’image de référence. Le processus de transformation de l’image est lui-même porteur d’un message à caractère philosophique. A lire comme une BD.
  • Jany Laborey, dans ses vidéos, fait des tournages “éthérés” et minimalistes manipulés ensuite par ordinateur, l’image et le son deviennent litanies porteuses de sens sociologique ou philosophique et nous transportent dans un état où “le sensible et la pensée, procédant de la même dynamique”, se trouvent amplifiés l’un par l’autre.
  • Cristina Tiano, par sa projection de textes-diapos, incite le spectateur à se poser et se mettre en état de méditation. Au-delà des mots, du rythme et de l’image stricto sensu, le spectateur peut s’imprégner de la poésie et atteindre dans sa rêverie le” 0 cm de lui-même “. Il faut souligner que cette projection de diapos fait partie d’une installation créée en hommage à “L”instant de ma mort” du philosophe Maurice Blanchot.

Di@gonales, commissaire de l’exposition, mai 2006


Posté le 3 mai 2006