Conférence-Débat et Exposition 68, année théâtrale

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1968, année théâtrale
Diaporama, conférences, expositions, lectures, témoignages... durant une année, la bibliothèque Armand Gatti revient sur ce qui s’est passé il y a quarante ans.

Samedi 22 mars 2008, 20h30
Conférence - débat
De la prise de l’Odéon à l’interdiction de la "Passion du général Franco"
ou différents aspects de la mise en crise du théâtre en 1968.
par Marie-Ange Rauch

Marie-Ange Rauch revient sur différents évènements nationaux qui ont marqué la vie théâtrale française en 1968 : la prise de l’Odéon suivie de la destitution de Jean-Louis Barrault, la Charte de Villeurbanne sur le théâtre public, le Festival d’Avignon et l’expulsion du Living Theatre, l’interdiction par Malraux de la pièce d’Armand Gatti La passion du général Franco.
Quel drame vit Jean-Louis Barrault, le 17 mai 1968, quand il adresse à Daniel Cohn Bendit la phrase restée célèbre : Soit Barrault est mort, mais il reste un homme vivant. Alors, qu’est-ce qu’on fait ? »
Comment analyser le manifeste rédigé à Villeurbanne par les directeurs des Centres dramatiques et des maisons de la culture, proclamant l’échec de vingt années d’effort en faveur de la démocratisation culturelle ?
Qu’est-ce qui pousse Jean Vilar à prendre seul le risque de déclarer vouloir « transformer Avignon en un lieu de contestation que la présence de nombreux jeunes pourrait rendre internationale » le 12 juin 1968 ?
En fond, une question importante : faut-il, aujourd’hui, définitivement « tourner la page de 1968 » ?

Marie-Ange Rauch est enseignante au Département Théâtre/ Arts du spectacle de l’Université de Paris 8. Elle est l’auteur d’une thèse Le théâtre en France en 1968, à paraître chez L’ Amandier. Cet ouvrage est la troisième partie d’un triptyque consacré à l’histoire des politiques culturelles et aux artistes du spectacle vivant : Le bonheur d’entreprendre. Les administrateurs de la France d’Outre-mer et la création du ministère des Affaires culturelles, La Documentation Française, 1998 ; De la cigale à la fourmi, histoire du mouvement social et syndical des artistes interprètes 1917-1960, L’ Amandier, 2006.

22 mars - 22 mai 2008
Exposition
Compagnies et lieux de théâtre en 1968 en région PACA :
1 Alpes-Maritimes et Var.

En 1968, les Bernardines, la Minoterie, le Théâtre national de la Criée n’existent pas encore à Marseille, et le Gymnase programme Mireille Mathieu, Adamo. Dans le Var, pas de saisons culturelles théâtrales à La Garde, La Seyne, La Valette ou Le Revest ...
Certes depuis 1869, l’utilisation du théâtre antique d’Orange a redonné le goût d’un théâtre en plein air, l’été. En 1947 est né le festival d’Avignon. En 1952, Gaston Baty a fondé à Aix-en-Provence la Comédie de Provence, dernier né des cinq centres dramatiques nationaux créés par Jeanne Laurent.
Mais le premier contact avec le théâtre reste souvent celui d’un théâtre de boulevard, parisien, présenté par les tournées Karsenty dans les théâtres à l’italienne des villes de préfecture ou de sous-préfecture.
En 1968, la décentralisation théâtrale est loin d’être réalisée, le maillage culturel du territoire est lâche, voire inexistant.

À partir de photographies de spectacles joués en 1968, de programmes, d’affiches, d’articles de journaux, cette exposition présente des éléments d’ une histoire méconnue, à écrire : celle des compagnies et des lieux de théâtre, dans, ce qui n’est pas encore, la région PACA.
Ce premier volet porte sur deux départements : les Alpes-Maritimes et le Var.
À Nice, différents courants sont très actifs : théâtre militant, d’intervention avec le Théâtre populaire de Nice (Nord 17 ème Sud) ; théâtre de l’absurde (Beckett, Ionesco) avec Les Vaguants ; performances, events, happenings dans la mouvance de Fluxus avec le Théâtre Total de Ben ; le Cercle théâtral monte Statues de Benedetto, l’association culturelle universitaire Actes, forte de ses 1400 abonnés fait venir Giorgio Strehler et le Piccolo Teatro de Milan, un café-théâtre fait son apparition...

Dans le Var, l’aventure théâtrale se joue hors de Toulon.
À Fox-Amphoux, commune rurale de deux cents habitants, l’instituteur du village et la compagnie Calendal animée par André Neyton se préparent à accueillir les 4 ème Rencontres, dans le cadre du vieux château. Au programme : Après “Cours camarade le vieux monde est derrière toi”, retour à la normale par la Compagnie d’animation culturelle, Nevro spiritual par le Centre dramatique de l’Ouest, dans une mise en scène de Roger Blin, Raymond Rouleau et la compagnie de Paris.
Après deux saisons où des spectacles ont été présentés en plein air dans la cour du château, le théâtre “à l’antique“ de Châteauvallon près d’Ollioules sort de terre pour accueillir Jean Gillibert qui joue Claudel et Artaud, la compagnie des Remparts d’Antibes qui joue Labiche et Ionesco, et, invité de dernière minute, le Living Theatre, chassé d’Avignon, qui joue Paradise now.

1968, est une année où se réorganise le paysage théâtral régional.
Congédié fin 1968 de la Maison de la Culture de Bourges, Gabriel Monnet trouve un point de chute à Nice et y crée en 1969 un Centre Dramatique National : le Théâtre National de Nice.
Attiré par la municipalité Gaston Deferre, Antoine Bourseiller déplace en 1969 d’Aix à Marseille le Centre Dramatique National du Sud-est.
Constitution de deux nouveaux pôles théâtraux en région, début d’un nouvelle étape de la décentralisation culturelle : en cela aussi, 1968 est une année charnière.

Renseignements :
04 94 28 50 30
www.orpheon-theatre.org/bibliotheque/accueilbiblio.html

Posté le 22 mars 2008