DE MAN ZONDER EIGENSCHAPPEN I - L’HOMME SANS QUALITES I

FESTIVAL D’AVIGNON 2010

14,80 € à 28,80 €

DE MAN ZONDER EIGENSCHAPPEN I - L’HOMME SANS QUALITES I
FESTIVAL D’AVIGNON 2010
Théâtre contemporain

  • du 08/07/2010 au 12/07/2010
  • à 21h30
  • à 15h00 - le 11 et 12/07
  • Durée estimée : 3h30 entracte compris

Spectacle en néerlandais surtitré en français

  • D’après Robert Musil
  • Mise en scène Guy Cassiers
  • Musique et interprétation Johan Bossers
  • Avec
    - Dirk Buyse
    - Katelijne Damen
    - Gilda de Bal
    - Vic de Wachter
    - Tom Dewispelaere
    - Johan van Assche
    - Liesa van der Aa
    - Wim van der Grijn
    - Marc van Eeghem
    - Dries Vanhegen

« Musil, c’est la tentative du tout. Du tout du monde », écrivait Marguerite Duras.

Ce n’est pas L’Homme sans qualités, tableau d’un monde en décomposition, texte mythique à l’égal d’À la recherche du temps perdu, qui lui donnera tort. Même si l’on n’a jamais jeté les yeux sur les pages de ce roman sans narration, de cette satire philosophico-politique, de ce gigantesque journal intime, on sait généralement que Robert Musil a passé une grande partie de sa vie à tenter de clore cette oeuvre prévue en 123 chapitres, dont seulement 58 sont achevés.

Pour envisager l’oeuvre dans sa globalité, sa plénitude et sa diversité, Guy Cassiers a demandé à l’auteur flamand Filip Vanluchene d’écrire un cycle théâtral en trois volets, fidèle aux mots de Musil tout en se permettant des ajouts personnels. C’est la première partie de ce travail qui sera présentée au Festival d’Avignon : celle qui touche au plus près l’aspect politique de ces pages, celle qui peint avec exactitude une société qui se survit à elle-même, celle de la fin d’un empire qui va s’effondrer dans les affres de la Première Guerre mondiale. Une époque perçue comme grandiose agonise, sans qu’une ère nouvelle apparaisse. Politicien, industriel, artiste, militaire, psychiatre, hors la loi, femme fatale, égérie composent ce monde déboussolé qui entoure Ulrich, l’homme sans qualités, le héros de la saga qui, s’il en avait le pouvoir, voudrait avant tout « abolir la réalité ». Les personnages de l’intelligentsia austro-hongroise qui s’agitent autour de lui pour préparer les festivités liées aux soixante-dix ans de règne de l’empereur François-Joseph sont traités avec une ironie certaine, parfois même une grande froideur, ce qui n’empêche nullement des instants de tendresse pour ces êtres en perdition, qui « dansent au bord du volcan ».

Désireux de toujours associer des formes artistiques soeurs du théâtre à sa pratique de metteur en scène, Guy Cassiers « encadre » sa mise en scène par deux oeuvres picturales, La Cène de Léonard de Vinci et L’Entrée du Christ à Bruxelles de James Ensor, image forte du passage de l’harmonie d’un système au chaos destructeur qui s’annonce. JFP

Posté le 8 juillet 2010