DER PROZESS - LE PROCES

FESTIVAL D’AVIGNON 2010

17,80 € à 34,80 €

DER PROZESS - LE PROCES
FESTIVAL D’AVIGNON 2010
Théâtre contemporain

  • du 16/07/2010 au 18/07/2010
  • Durée : 3h entracte compris

Spectacle en allemand surtitré en français
Première en France

  • De Franz Kafka
  • Mise en scène et scénographie Andreas Kriegenburg

« Ainsi lorsqu’il fit entendre à ses amis – dont j’étais – le premier chapitre du Procès, tous furent saisis d’un rire irrésistible, et lui-même riait tellement que par moment, il ne pouvait continuer sa lecture. » C’est ainsi que Max Brod raconte la première lecture par Kafka du Procès. Pour l’adaptation théâtrale de ce texte mythique, Andreas Kriegenburg s’est rappelé ce récit et s’est souvenu aussi de l’intérêt que Kafka portait au cinéma muet qui faisait alors son apparition. Construit autour de huit personnages représentant tous un aspect de la personnalité diffractée du héros Joseph K., son spectacle est une plongée dans le cerveau de cet homme confronté à une situation inextricable, « accusé » mais laissé « libre » de ses mouvements. Ce paradoxe d’origine l’entraîne vers toutes les hypothèses, toutes les suppositions, toutes les tentatives d’explication. Sans succès puisque chaque réponse possible, chaque résolution imaginable, le conduit vers un nouveau questionnement.

En faisant de tous les protagonistes des clones de K., pris eux aussi dans un univers oscillant entre oppression étatique et dépression névrotique, le metteur en scène conserve l’ambiguïté même du roman, qui nous rend proche de l’humanité de K., notre frère, et dans un même mouvement, nous tient à distance et nous laisse spectateur de ses aventures. Face à un dispositif scénique mouvant et particulièrement efficace, permettant de nous faire ressentir très fortement le déséquilibre permanent des personnages qui peuplent l’univers kafkaïen, nous rions à leur chute, nous rions de leur étrangeté, nous nous amusons de ce comique de répétition à la Buster Keaton. Très finement dessinées, à la manière des superbes croquis réalisés par Kafka lui même, les silhouettes habitées par les acteurs se meuvent dans une chorégraphie élégante, créant une véritable langue de l’espace et du corps.

Une langue poétique faite d’humour et d’angoissante dinguerie, la langue d’un Kafka hors de toute caricature. Ici pas de doute possible, K. nous ressemble et nous ressemblons à K. JFP

Posté le 16 juillet 2010