Il y est bien question de mer . De mer, mais pas uniquement, d’outre-mer certainement, d’humanité, de rêve, de société aussi. Société de plaisir, société de consommation, mais aussi société de solitude.

Figée, la grosse vague sur laquelle joue le surfeur intrépide ; désolée, la plage avec de petits enfants jouant sous le regard aveugle d’un sous-marin ; rêvé, le paquebot qui nous invite au voyage sur les océans et dans le temps ; nostalgique, cette sortie de baignade survolée par un ULM et dominée par l’arrière-plan des tours jumelles de New-York. Situations surprenantes, citations mises en scène, décors "hopperiens"personnages posés, signes iconiques, les images de Giacobazzi, trop figuratives pour n’être que figuratives, ne figurent plus l’anecdote, elles nous portent bien au-delà, vers une sorte d’inconscient collectif, elles chatouillent notre imaginaire, racontent (narrent) une autre histoire, l’histoire de notre monde actuel.

Giacobazzi met son talentueux savoir-peindre au service d’une "figuration narrative", terme employé pour nommer ce mouvement engagé qui a pris ses racines dans les années 1970 , en réaction à l’art informel, abstrait ou conceptuel. Giacobazzi, né à Toulon, a souvent mis en scène la région ( Le Revest, Toulon, la Seyne), il a très souvent exposé dans des lieux méditerranéens (Marseille, Nice, Toulon, La Seyne, Venise, Milan, Tunisie...), ce qui me fait dire que ce peintre possède le gène méditerranéen et outre-mer...