Jazz à Porquerolles - 10ème anniversaire

De 25 à 50€ (traversée incluse)

Qui aurait pu prévoir il y a dix ans que le festival de Porquerolles, créé par une bande d’amoureux de l’île et du jazz deviendrait ce qu’il est aujourd’hui : l’un des festivals les plus excitants de l’été où les artistes les plus prestigieux viennent partager le bonheur de jouer en plein air sur l’île la plus désirable de méditerranée.

Ce dixième anniversaire est la preuve que le désir et la liberté sont les moteurs de la vie et vous font réaliser les projets les plus fous (Il faut toujours viser la lune. En cas d’échec, on atterrit dans les étoiles – Oscar Wilde). Aussi nous rendrons hommage à ceux qui ont été à nos côtés dès le début : Archie Shepp, prince des poètes noirs, légende vivante du jazz, invitera Chucho Valdés pour une mémorable nuit afro-cubaine et se produira dans le cadre d’une nuit Gnawa avec les maitres de la musique de transe du Maroc. Aldo Romano, parrain du festival, organisera une grande soirée franco-italienne, en compagnie d’Henri Texier, Louis Sclavis, Guy le Querrec, Danilo Rea et bien d’autres... Nous accueillerons ceux qui ont mis le feu au fort Sainte Agathe avec entre autre André Minvielle et la Campagnie des musiques à Ouïr, Ens’ Batucada avec leurs rythmes du Brésil, une nuit du piano antillais avec Alain Jean-Marie et Mario Canonge... et puis l’immense Charles Lloyd en quartet pour nous faire toucher les étoiles... Rendez-vous du 9 au 15 juillet sur l’île du jazz pour un dixième anniversaire inoubliable.

Frank Cassenti, Samuel Thiebaut et toute l’équipe du festival.

Samedi 9 juillet :
Kempachy 6tet

Du jeune saxophoniste ténor varois Olivier Chaussade, on loue la fougue, la puissance, l’engagement. Son sextette, d’obédience coltranienne et ouvert à tous les vents, surprend.

Stefano Bollani - Ciné concert sur « Le Mécano de la Général »

Le saxophoniste ténor italien Francesco Bearzatti présente « X (Suite For Malcolm) » comme un parcours « émouvant et profondément humain », un hommage au « message de liberté et de respect » de Malcolm X (1925–1965), activiste politique afro-américain des années 1960 qui, « par son action et ses idées, a contribué à imposer un changement radical dans le rapport entre les blancs et les noirs aux Etats-Unis. » A chaque période de la vie de Malcom X correspond peu ou prou un mouvement de la suite qui mêle jazz libertaire et rock en un savant cocktail pour le moins (d)étonnant.
En deuxième partie de soirée, un musicien pour qui le jazz ne sera jamais une hygiène de vie, mais bel et bien une aventure sensible, des éclats d’âme, le pianiste Stefano Bollani, « véritable poète du clavier » d’après son ami le trompettiste Enrico Rava. Stefano Bollani se livre à un ciné-concert sur le film muet « Le Mécano de la Général » de Buster Keaton de 1926. Le style singulier du pianiste italien s’y déploie avec force, mélange subtil de rigueur formelle et d’improvisations débridées, de virtuosité et de lyrisme flamboyant, mais aussi de fantaisie, d’humour désopilant.

Dimanche 10 juillet :
Aldo Romano, Danilo Rea, Rosario Bonaccorso

Pour la première partie de soirée, Aldo Romano a réuni un trio italien. Le trio, c’est le triangle d’or de la musique. L’échange, le dialogue, l’interplay, ces trois orpailleurs et improvisateurs de haut vol que sont le batteur Aldo Romano, le pianiste Danilo Rea et le contrebassiste Rosario Bonnacorso, ils le pratiquent avec maestria. Ecoute optimale, précision, élégance, souplesse, circulation des idées, fort sens de la relance et de la dynamique, le trio obéit à un sens très fort de l’architecture et, en même temps, se donne la liberté de s’échapper, distille une musique cantabile, puissamment lyrique. Un lyrisme tout en simplicité et sensualité d’une audace expressive totale.

Romano, Sclavis, Texier, Le Querrec, « Root africaine »

Le photographe Guy Le Querrec est « le griot » du trio Aldo Romano / Louis Sclavis / Henri Texier dont les albums « Carnets de route » et « African flashback » sont les différents avatars. Effets multiples de miroir et de résonances des images et des musiques qui se questionnent, se réfléchissent. A l’image des musiciens de jazz qu’il fréquente et aime, Guy Le Querrec applique les grands principes qui régissent cette musique créative : la composition instantanée, l’explosion de l’inouï.

Lundi 11 juillet :
“Nuit” du piano antillais

1ère partie : Mario Canonge & Michel Zenino

2ème partie : Alain Jean-Marie Biguine Reflections invite Julien Lourau

Y aura t il ce soir au fort Saint Agathe un duel entre les deux pianistes Alain Jean Marie et Mario Canonge comme ceux que se livraient les musiciens de la Nouvelle Orléans ? Un duel qui durait jusqu’à l’aube avec des blue notes qui vous envoyaient au tapis !
Et bien non ! Il n’y aura pas de duel entre ces deux artistes qui s’estiment trop pour ça mais une alliance pour nous faire entendre les rythmes des Gros Ka, des Biguines, du Bel Air et du Jazz.
Que de la musique qui vient du cœur et qui fera danser les étoiles !
Si l’on vous demande : Mais quel est le style de ces pianistes ? Dites simplement qu’ils ont joué aux côtés des plus grands, Max Roach, Abbey Lincoln, Chet Baker, Dee Dee Bridgewater… c’est tout dire ! Et ce soir il y aura en plus Julien Loureau, alors là…

Mardi 12 juillet :
Gnawa Fire Music

Quelle affiche !!!
Deux des plus grands maitres de la musique Gnawa d’Essaouira et de Tanger pour convoquer les esprits invisibles des Djinn et des Mlouk et soulager votre âme.
Les tambours de l’Afrique des origines se mêleront à ceux du Bronx pour faire entendre ce message universel qui dit la beauté du monde tel qu’on le rêve.
Le guembri et les chants de ces descendants d’esclaves de l’Afrique de l’Ouest pour nous faire entendre l’origine du Blues.
Archie Shepp, le dernier griot afro américain, fils spirituel de Sidney Bechet et de John Coltrane pour souffler le feu et nous faire partager une expérience unique qui ne se reproduira plus jamais ! On pourra dire qu’on y était !
Avec Hamid Drake, Jean Jacques Avenel, etc…

Mercredi 13 juillet :
Charles Lloyd 4tet

Employeur de Keith Jarrett dans les années 1960, partenaire de Michel Petrucciani au cours des années 1980, on reconnaît le saxophoniste ténor Charles Lloyd à son vibrato très ample, ce chant majestueux qu’il déploie. « Quand je chante une mélodie, je veux seulement qu’elle soit aussi vraie que possible, qu’elle puisse éventuellement résoner en vous et vous donner de la force, qu’elle soit à la fois consolatrice et inspiratrice, explique-t-il. J’ai toujours voulu être chanteur mais je n’avais pas la voix pour ça. Le saxophone est ma voix. » Son quartette est un modèle de création collective ; l’évidence de l’émotion, de la vie, l’inévitable cliché de cette télépathie entre quatre grands improvisateurs est ici plus éblouissante que jamais. La musique de Charles Lloyd est pulsion, chant, harmonie. Fragile, elle est empreinte d’une grâce volatile, d’une profonde intériorité, d’une poésie lunaire. Fragile, car en équilibre. Elle est obtenue tout simplement par une quête de l’évidence et de la simplicité.

Jeudi 14 juillet :
Chucho Valdés & Archie Shepp, Afro-cuban project

C’est un véritable feu d’artifice musical qui se profile en ce 14 juillet : la célébration festive des musiques afro-cubaines par Chucho Valdés et Archie Shepp. Maître du piano (le Mozart cubain selon certains) marqué par les influences conjointes d’Art Tatum, Bill Evans et McCoy Tyner, Chucho Valdés fut dans les années 1970 le leader du groupe Irakere au sein duquel il innova en incorporant les rythmes afro-cubains des tambours sacrés bata dans la musique populaire cubaine. 74 printemps, toujours vert, superbement lyrique, Archie Shepp est à l’initiative de cette rencontre rare. Ensemble, ils rêvent de nouveaux étonnements, teintés d’interactions savantes, d’émotions nuancées et de sons inouïs.

Vendredi 15 juillet :
André Minvielle Lionel Suarez Tandem

En première partie, André Minvielle, improvisateur « mult’immédiat », funambule sur la corde (vocale) raide est associé à l’accordéoniste Lionel Suarez, ancien compagnon de musique de Bernard Lavilliers, Claude Nougaro, Allain Leprest et Sanseverino. André Minvielle chante, tchatche, scatte, rappe, dérape, (gas)cogne. Lionel Suarez, au piano à bretelles, accompagne, ponctue, relance. C’est un duo complice, intense, un tandem de choc, à la fois lyrique, ludique et parodique. Ce sont d’authentiques improvisateurs, des fous d’échanges, des insatibales de dialogues sans retenue ni artifice. La musique fuse, inattendue, joyeuse, jouissive.

André Minvielle La vie d’Issiba

André Minvielle est un magicien des mots, un alchimiste des sons, un « mécanicien de la syntaxe volcalchimiste » comme il se présente lui-même. Dans « La vie d’Issiba », il nous entraîne ici et maintenant dans des chemins de traverse faits d’improvisations. S’y côtoient la profondeur la plus légère et la gravité la plus joueuse, l’empathie la plus candide et la plus sophistiquée, la tradition et la modernité la moins dépourvue de mémoire qu’on puisse imaginer ; la liberté en marche.

Plus d’infos : www.jazzaporquerolles.org

Posté le 9 juillet 2011