Correspondance ? oui, à l’origine, correspondances entre l’artiste et le poète Gérard Cartier, puis correspondance entre les poèmes et les éléments plastiques formant l’œuvre hybride, correspondance entre les œuvres elles-mêmes placardées comme des affiches publicitaires sur les abribus, correspondance entre les abribus eux-mêmes, liés par la ligne, correspondance entre les lignes constituant le réseau urbain et la ville elle-même, correspondance enfin entre les voyageurs et les œuvres, donc avec l’artiste…

Dans cette exposition hors situ, tout est correspondance, et cela n’est pas étonnant, puisque Jean-Noël Laszlo a choisi le « Mail Art » pour s’exprimer. Le Mail Art , héritier du mouvement Fluxus où l’intervention se confond avec la communication et la création, est une des expressions artistiques les plus conceptuelles de l’art du 20ème siècle.

Et Jean-Noël Laszlo nous présente là un magnifique exemple de ce mouvement assez difficile à décrire, facile à expérimenter : il vous suffit de prendre le bus, de porter votre attention sur les 38 abribus transformés en cimaises, et d’arrêter votre regard sur les 38 œuvres qui y sont exposées. Une sorte de course aux trésors.

Et voici l’art hors les murs de musées, à portées de tous les yeux, y compris ceux qui ne savent pas, ceux qui ne vont jamais se recueillir dans les temples de l’art, voici l’art dans la rue, pour tous, sans discrimination.

Pour ceux qui veulent voir les 38 stations, un plan est à leur disposition au musée des Arts de Toulon.