José Renucci expose ses dernières oeuvres à la Maison des Arts de Carcès

"Les échos avant les bruits"

Classique ? oui, pour ceux qui ont l’habitude de ne voir l’art visuel qu’à travers les centres dits d’art contemporain ou les biennales. Expressionniste lyrique ? oui, pour ceux qui ont l’habitude de classer les peintres dans des cases. Abstrait paysagiste ? Figuratif de l’âme ? Oui, les deux à la fois, certainement. Mais avant tout, José Renucci est lui-même, totalement.

« D’eau et de feu »
huile sur toile, 2003, 116x81cm - courtesy La Maison des Arts

Sans aucun doute savait-il dès le plus jeune âge qu’il serait peintre, depuis qu’il voyait défiler chez lui toute une génération de peintres-amis de ses parents collectionneurs : Baboulène, Mentor et d’autres. Et cette irrésistible certitude s’est concrétisée.

De peintre autodidacte et vraiment figurafif des années 60 à 80, il est devenu peintre du souvenir en s’attachant à des impressions, des ambiances, des instants privilégiés où l’atmosphère des lieux et des hommes se trouvait traduite en lumières et contrastes, couleurs et formes, gravées à tout jamais dans sa mémoire. José Renucci signe ces instants par lesquels il est passé.

« L’épontille »
huile sur toile, 2000, 80 x 80 cm - détail - photographie mflp

Et José Renucci, aujourd’hui immergé dans son souvenir, nous traite à grands coups de brosse, d’un geste libéré, spontanément et sans détour, l’essentiel de son émotion, ou du souvenir de son émotion. Et on sent chez lui un désir de partager ces instants de bonheur, ces instants de beauté, ces instants de trouble aussi - qu’ils soient d’ordre métaphysique ne m’étonnerait pas. Dire l’Essentiel, là est la clé de la peinture de José Renucci. Un véritable voyage dans des paysages non pas mentaux et totalement imaginaires, je ne pense pas, mais dans des paysages bien réels passés par le filtre de sa mémoire, de son âme et de son regard et ramenés à l’essence même d’une vision. Et, parce que son histoire ramène l’artiste à son passé provençal, sa palette a retenu les couleurs méditerranéennes avec ses flamboiements ensoleillés, ses azurs profonds, ses blancs lumineux côtoyant les terres de Sienne ou les terres d’Ombre les plus obscures. Et ces couleurs se confrontent, se confondent ou se superposent, se complètent et se structurent en une sorte d’icone que le spectateur, en suivant le labyrinthe des lignes, devenues signes, transforme peu à peu en objet de méditation.

Et le peintre et le spectateur, touchés par la même émotion, se rencontrent bien là, sur la toile de leur souvenirs.

Jos Renucci est né en 1946 à Toulon, il y vit et travaille . Il participe à de nombreuses expositions collectives et personnelles depuis 1968. De nombreux textes sur sa peinture ont été écrits par C. Cadu-Narquet, C. Caldeirou, Z. Mouret, B. Rousselle, H-L Rousselle et J. Séréna.

Un catalogue et un film vidéo ont été édités à cette occasion par La Maison des Arts.

Posté le 9 octobre 2003

Exposition à la Maison des Arts à Carcès, 7 bd Fournery jusqu’au 10 octobre, 04 94 04 58 05
www.maisondesarts-carces.org