L’UNIVERS DES MEEPS DE FRANçOIS ARNAL

À LA VILLA TAMARIS
François Arnal, grâce à, ou en dépit de ses 75 ans, est heureux, heureux de ce bonheur libre et insouciant d’un enfant, il joue à la vie...mais avec le sérieux de l’art. Il nous invite à vivre dans son monde imaginaire des Meeps, pas si imaginaire que cela d’ailleurs puisqu’il s’agit bien du monde de l’aventure humaine, contée par touches allégoriques.

"le bonheur :
C’est se réveiller le matin très tôt devant une mer blanche et lisse avec le bruit lent et régulier d’un pointu qui prend le large, toff toff toff toff.
Manger du chocolat noir en se levant la nuit à 4h30, pas plus tard.
C’est comme je faisais avec mon père : "viens mon grand nous allons nous écouter pisser sur les feuilles"...

Extrait du texte qui accompagne l’exposition-rétrospective de la villa Tamaris

Tant pis pour les exégètes sérieux de la peinture contemporaine, tant pis pour ceux qui veulent à tout prix classer des oeuvres dans des catégories, décerner des qualificatifs savants : l’oeuvre de François Arnal est trop libre, trop autonome, trop créative et diverse, trop poétique et littéraire, trop lyrique, trop informelle, trop support-surface, trop ludique et onirique, trop sérielle mais pas assez raisonnable, trop tout pour se fondre dans un moule...

Une image, une phrase ne suffiraient certainement pas pour donner une idée de l’oeuvre de cet artiste né à la Valette d’une famille de viticulteurs, très tôt transformé en voyageur et explorateur des hommes. De cette exploration nourricière naîtra cette idée d’inscrire son oeuvre dans le mythe des Meeps, civilisation sortie de son imaginaire, mais dans laquelle pourtant nous nous retrouvons tous. Cette civilisation entre mythe et réalité, pleine de vie, destinée à l’amour et à la création, gentille mais aussi méchante, il la décrit en peintre ethnologue et archéologue, en poète, avec des yeux d’enfant.

"Je sais maintenant comment écrie en MEEP¨. Ils ne font que des points et des taches. Je leur ai traduit en une ligne toute l’oeuvre de Proust, Joyce, Jacques London (ils ont adoré Martin Eden), pas très bien compris Henry Miller et beaucoup ri avec Queneau et moi avec EUX. Quant à Nietzsche, ils ne sont pas d’accord, Par delà le bien et le mal, moi non plus ! Exceptionnellement, parce qu’ils sont copains avec Michel Pacha, qui les éclaire quand ils en ont besoin, ils ont accepté que je vous montre une toute petite partie d’EUX.

AIMEZ-LES !" (extrait de ses textes)

interview de l’artiste devant la bibliothèque des Meeps

Nous ne saurions trop vous conseiller tout simplement d’aller voir les trois étages envahis par les peintures, sculptures molles et dures, les installations, les toiles flottantes sous le mistral, ou encore les dessins de François Arnal, le toujours-enfant-du-pays.

Vous irez de surprise en surprise, et vous aurez envie de prolonger cette exposition par la lecture délicieuse de ses textes, édités spécialement pour cette exposition par la Villa Tamaris.

Les maître-mots de cette exposition seraient amour et bonheur, comme il le disait le jour du vernissage :"je vous aime tous, j’adore les cigales, j’adore les platanes et vous en faites partie"...et, un peu après, il avouait : "je suis amoureux de mes tableaux"...Laissez-vous charmer, laissez-vous aimer par ce peintre humain au regard jeune et audacieux, laissez-vous aimer par les MEEPS.

François Arnal est né en 1924 dans le Var, , il voyage et commence à peindre en 1948. Première exposition personnelle en 1950 à Paris. Régulièrement exposé dans les musées, les galeries internationales et à la Fiac. Ses oeuvres ont été achetées par les musées français et étrangers, ainsi que par le FNAC (Fonds national d’art contemporain).

Il a installé son atelier d’été au Pradet.
A lire : "ARNAL, les MEEPS" et l’interview de François Arnal par le peintre et écrivain Serge Rezvani paru dans le numéro 1 de R2 MAG, revue d’actualité, géniale et gratuite, que vous trouverez dans tous les bons lieux culturels de la région toulonnaise...

Posté le 20 août 2001

exposition @@@@
accrochage @@@ (
l’exposition manque parfois de "respirations")
vernissage @@@@@ (on y rencontre de grands artistes et de moins grands, d’importantes personnalités politiques, dont le Docteur Paecht qui accueillait l’artiste et les invités avec humour et gentillesse. Les vernissages de la Villa Tamaris sont devenus un temps de rencontre incontournable dans le domaine de l’art contemporain, l’artiste y est toujours à la disposition du public et ne se fait pas prier pour dédicacer catalogues ou livres, et, en prime, le buffet est toujours sympathique). Mais il y fait toujours trop chaud...