L’année de la Chine en France : Marseille et Toulon s’y mettent

« L’année de la Chine en France » donne lieu à de nombreuses manifestations culturelles, littéraires, théâtrales, visuelles, etc. Pour mémoire, à Paris, le Palais de Tokyo a commencé ce cycle en présentant l’extraordinaire exposition “Silence sonore” de l’installateur chinois Chen Zhen (aujourd’hui décédé). www.palaisdetokyo.com.

Dans notre région, le Musée d’Art Contemporain de Marseille présente en ce moment une exposition thématique : “Chine, le corps partout ?” réunissant 39 artistes chinois.

AU MAC, Caisson lumineux

“La Chine, qui a enflammé toute une génération en Occident dans sa version maoïste, exerce aujourd’hui par sa réussite économique, une véritable fascination. Dans le domaine de l’art, l’avant-garde chinoise suscite étonnement et intérêt. Tous les artistes que j’ai rencontrés ont traversé des épreuves particulièrement douloureuses et leurs oeuvres en portent la trace indélébile, c’est ce qui leur confère une noblesse unique. Le centre de gravité de la création artistique se serait-il déplacé en Chine ???”. Extrait du texte de Henry Périer, Dr en histoire de l’Art, commissaire de l’exposition.

Exposition sonorisée par Jean-Michel Jarre. Jusqu’au 30 mai. Catalogue.

A ne pas manquer : cette exposition sera manifestement un des événements majeurs de l’Année de la Chine, et elle a l’immense intérêt d’ouvrir nos yeux sur une émergence spectaculaire de la scène artistique de l’Extrême-Orient en général, de la Chine en particulier, et de nous poser question sur un certain assoupissement apparent de nos artistes bleu-blanc-rouge, peut-être un peu endormis par une histoire institutionnalisée finalement heureuse et sans histoire ?

Au Mac, photographie technique mixte

Toujours à Marseille, à la Galerie La Tour des Cardinaux, vous pouvez encore voir les encres de Gao Xingjian, ce même Gao, prix Nobel de littérature, qui n’a pas pu présenter ses écrits au salon du livre de Paris (politique oblige !).
www.cardinaux.com

AU MAC, céramique

A Toulon, “L’autre Chine” : à l’inverse des artistes exposés à Marseille, et très curieusement, Fu Ji Tsang, peintre Chinois ayant choisi de vivre en France, expose des peintures pittoresques et pictoresques sur une Chine traditionnelle, séculaire. Pour réaliser ces portraits et ces paysage, l’artiste à utilisé des techniques picturales issues de techniques elles aussi traditionnelles (calligraphie, encre...). Il nous présente avec poésie et amour les minorités ethniques chinoises dans leur costume traditionnel, ces minorités dont on peut penser que, dans un proche avenir, elles seront elles aussi colonisées par une civilisation globalisante et uniformisante...Nostalgie d’une Chine d’aujourd’hui en voie de disparition. Nostalgie du merveilleux savoir-faire des éternels calligraphes Chinois tels que Shitao ou Chu Ta . C’est sans doute là le sens qu’on peut donner à ces images archaïsantes, décalées par rapport aux installations avant-gardistes marseillaises. Fu Ji Tsang, né en 1958 à Pékin, a poursuivi ses études à Nice. Diplômé de l’Ecole Nationale d’Art Décoratif de Nice, il vit et travaille à Antibes.
Performance de l’artiste le 6 juin.
Exposition jusqu’en août. Catalogue. Voir aussi
www.franceart.info.

peinture de Fu Ji Tsang
à Toulon, jeune femme Miao

Deux façons opposées et pourtant complémentaires d’aborder l’art Chinois et la Chine contemporaine.

Et d’autres projets sont en cours à l‘Ecole des Beaux-Arts de Toulon, dont nous parlerons en juin.

Posté le 11 avril 2004