La culture dans tous ses états à Châteauvallon

Danse hip-hop et voguing, musique classique de l’Inde du nord, théâtre, lecture et spectacle humoristique, tels était les ingrédients de la journée portes ouvertes qui s’est déroulée le samedi premier juin à l’espace Châteauvallon.

Dans le cadre de la présentation de la saison été 2002 (juin-août), les spectacles, gratuits pour tous, se sont enchaînés de 15 h à 20 h, l’occasion pour Christian Tamet, directeur de Châteauvallon, d’annoncer dans l’amphithéâtre comble du site, le programme des 3 mois à venir. La journée s’est achevée par un concert de Jazz Cubain, interprété par l’étonnant pianiste Omar Sosa et son orchestre.

« Un succès presque inattendu », s’est réjoui Christian Tamet, évoquant les près de 1500 personnes qui se sont déplacées pour cette journée de culture, de fête et de convivialité.

Les spectacles éclectiques et de qualité proposés à cette occasion avaient de quoi satisfaire les goûts les plus variés. Entrée libre, sauf pour le concert de Sosa, payant mais offert aux détenteurs de la carte Châteauvallon.
Le programme a débuté à 15 h, en plein air, avec les musiciens de l’ensemble Saaj. De la sitar et des tablas sortait alors la délicate et relaxante musique classique de l’Inde du nord, donnant à Châteauvallon un petit air de temple hindou.

De leur côté les enfants ont eu droit au célèbre et classique guignol, revu par le théâtre Chignolo, toutes les heures, en plein air également.

Moins classique, à 16 h, dans le théâtre couvert, Juha-Pekka Marsalo, ancien danseur de la compagnie de Carolyn Carlson, invitait un spectateur a s’installer dans un fauteuil pour jouer le rôle de son père. Isä (le père), spectacle à la fois drôle et pathétique, conte l’histoire d’un jeune homme de la campagne, artiste, qui cherche a exister, d’abord aux yeux de son père, chez qui l’indifférence n’a d’égale que son inertie.

Alternant le texte et la chorégraphie, Marsalo pimente le spectacle de scènes drôles, notamment lorsqu’il affiche son autosatisfaction, s’entraînant à enfiler ses chaussures à la manière d’un clown. L’heure suivante était consacrée au hip hop et au voguing dans le théâtre couvert, avec Hakim Maïche dans un solo « up and down », suivi de Rodrigo Bernardi et Marta Nunes (issus du groupe de rue brésilien Niteroi) et Archie Burnet (voguing).
Au même moment dans le studio, Isabelle Chalhoub et Bruno Ricci faisaient lecture d’une pièce de Benoît Fouchard : les maladies pittoresques. Une comédie dramatique racontant la rencontre faussement hasardeuse d’un homme et d’une femme dans la salle d’attente d’un médecin spécialiste en maladies pittoresques.

Enfin gilles Defalque, humoriste Lillois, prenait à partie le public du théâtre couvert à 18h, en le rendant acteur d’une mise en scène collective, raillant les manies et névroses des metteurs en scènes.

Avant que soit gracieusement servi un buffet indien, qui n’a pas résisté très longtemps aux assauts des centaines de convives nourris de culture (mais celle-ci ne nourrit que l’esprit), Christian Tamet a présenté le programme de l’été. La période juin-août sera fidèle à la philosophie du lieu, qui se veut ouvert, xénophile, et à l’équilibre entre l’avant-garde et le classicisme.

Omar Sosa et son orchestre ont ouvert le feu à 22h avec leur jazz cubain moderne et endiablé. Un artiste aussi talentueux que facétieux, très « Hendrixien » lorsqu’il joue du piano... avec les pieds.

Paul Bishwa, et sa musique Baul du Bengale, « l’heure exquise », chorégraphie mise en scène par Maurice Béjart, les ateliers aériens de Philippe Découflé et « Shooting star », une création de Denis Chabroullet, interprétée par le Théâtre de la Mezzanine, entre autres, feront à leur tour vivre Châteauvallon, pendant ces trois mois de musique, danse, cirque, théâtre et cinéma.

Posté le 3 juin 2002