La photographie partout et dans tous ses états

La photographie est à l’honneur dans la région toulonnaise, plusieurs expositions de qualité en ce moment :

“ NOIR/BLANC ” : le photographe Bernard Plossu a suivi les déplacements de l’architecte Rudy Ricciotti. Ce reportage sur l’architecture en création ou créée s’expose en ce moment au Fort Napoléon en 78 superbes images petit format, intimistes, noir-et-blanc, ombre et lumière, lignes épurées, cadrages parfaits, tirages précis. Entente et synergie entre deux talents dont la renommée dépasse largement nos frontières.

On connaissait Bernard Plossu pour ses images intimistes autobiographiques, fugaces, poétiques surtout, issues d’un regard d’une grande sensibilité. Dans cette exposition, les images, réalisées pour une commande de l’Institut Français de l’architecture, cumulent à la fois ce caractère intimiste si cher à Bernard Plossu et une vision extérieure esthétisante et construite qui correspond à l’art architectural. Une belle exposition, jusqu’au 24 avril. Un bémol : les photographies sont accrochées trop haut. Pour les nombreux visiteurs ne dépassant pas le mètre 70 et désireux d’approcher les richesses de ces petites images, obligation de se dresser sur la pointe des pieds et risque de torticoli. Prévoir tabouret.

“ INSOMNIA” & “ VORTEX ” : Antoine d’Agata nous présente une centaines d’images arrangées en polyptiques à la Maison de la photographie de Toulon. Cette exposition exprime la sombre, très sombre atmosphère de la nuit dans laquelle il s’est trouvé plongé des années durant. Grand cri lancé du fond du gouffre, perdu dans la nuit, exutoire autobiographique, cette exposition nous donne des arrangements de très belles images, troubles et troublantes, oppressantes, remplies de nyx, pathos et d’athanos, de pornos et d’obscenos aussi, alors, attention, elles ne sont pas à mettre sous les yeux des personnes sensibles ou des enfants, surtout pas. Aucun humour possible. Jusqu’au 30 avril.

“L’ÉTERNITÉ PAR PETITS BOUTS” : Alain Roux nous propose des photographies-constats de petits déchets à moitié enfouis dans le macadam, son oeil de détective saisit les restes et empreintes d’objets qui ont été et ne sont plus, pauvres rejets de nos sociétés et qui, cadrés et transformés en icones, acquièrent leurs lettres de noblesse. Qu’elles soient vues comme simple reportage documentaire à la Becher ou comme de véritables bas-reliefs en ronde-bosse noirs et blancs, ces images sont d’une grande beauté et nous interrogent sur le destin qui lie l’homme et l’objet, réunis dans la pratique archéologique. Et le crochet devient point d’interrogation mystique... . Jusqu’au 29 mai à l’E.S.P.A.C.E Peiresc, avec les compositions tendance art-brut d’Armand Avril.

“MINOS AU BAR” : l’association “Minos, photographes en Méditerranée” signe cette exposition au Bar du Château du Revest les Eaux. Eclectique, elle rassemble des oeuvres de neuf des membres de l’association, avec une nouvelle venue : Blandine Trampon s’est jointe à E. Bachini, P.Cleret, R. Dupouy, D. Flayeux, J.M. Fidanza , E. Principaud, et G. Thouvignon. Belles images, lieu sympa, accueil sympa, expo sympa, vernissage sympa.. Jusqu’au 23 avril.

“FAITES LE PONT !!!” : exposition collective sur le thème des anciers chantiers de la Seyne, au Grand Bar Pmu de la Seyne sur mer avec Benamara, Breil, Coutelle, Dupouy, Flayeux, Goa,Jaume, Costagutto, Lorenzini, Thouvignon, Vila, V.I.P- Images originales ou classiques, collages et découpages, photographies plasticiennes, tout y est. Le vernissage était chaud et chaleureux, entre potes et autres. jusqu’au 16 mai.

“REFLEXIONS FAITES” : photographies du club “Phot’Azur” de Six Fours les Plages, à la Maison du Patrimoine de Six Fours, les membres du club s’expriment autour du sujet du reflet, reflet à travers l’eau, le miroir, la vitre, etc. Variations infinies sur les deux faces du miroir. Soft et beau. Ici : la pyramide du Louvre vue par Stephan Edelbroich

“NADAR” : à la médiathèque de Sanary, documents, matériels, photographies de Nadar et de son entourage. Certainement incontournable. Je m’y suis cassé le nez un dimanche, c’est normal, le dimanche est plus fait pour se promener dans la nature que dans la culture.

Posté le 20 avril 2004