Après Ciel mon placard ! et hélas, Nicole Genovese revient avec une nouvelle création iconoclaste. Elle nous convie à une « vanité », une digression sur le vide où le temps suspend son vol dans le plaisir d’être ensemble et de s’écouter, loin des passions et en toute tranquillité. Une ode à la contemplation.

Nicole Genovese revendique « quelque chose de simple » et pose son théâtre sur le vide et le silence. Elle se méfie du spectaculaire, se tient à distance de tout message moral ou politique et souhaite bien plutôt rendre grâce à « une poésie du vide qui peut inspirer un sentiment de noblesse ». Elle affirme qu’un spectacle n’est pas une tribune où l’on se tient de manière supérieure comme un professeur devant sa classe. Le rêve et la plainte, c’est une « vanité » qui met en scène un échantillon d’humanité capable de jouir de la vacuité comme seuls les plus nobles cœurs savent le faire. La conversation suit son cours sans que le sujet soit important. Les conflits sont rapidement désamorcés car on recherche avant tout la concorde. Rien ne bouge, tout respire, amplement, dans une sérénité rare. De longues nappes musicales inspirées par le souffle de la compositrice Éliane Radigue sont entrecoupées par les virgules célestes de la viole de gambe du compositeur Francisco Mañalich.