"MÉMOIRES D’ABSENCE", EXPOSITION DE MARCEL ROBELIN ET DENIS MARTIN À LA GALERIE SABINE PUGET DE FOX-AMPHOUX

Pour les amateurs d’art contemporain, une heureuse découverte à faire en Provence Verte : celle de la Galerie Sabine Puget, à Fox-Amphoux. Actuellement, sous le titre de “Mémoires d’absence”, elle expose deux artistes “du silence”, comme elle aime le dire. Et le cadre de cette merveilleuse galerie, dans un environnement éblouissant de beauté, créent une atmosphère totalement propice à ce silence qui conduit à la contemplation et à la suspension du temps. Attention, y aller c’est se sortir du train-train insensé et étourdissant du monde, c’est aller vers une quête de l’essentiel du sens. C’est prendre le risque de sortir différent.

  • Sabine Puget nous dit :

"J’ai choisi de réunir deux artistes qui ne se sont jamais rencontrés. L’un, Denis Martin, a fait sa première exposition personnelle à la Galerie en 1997, depuis son oeuvre n’a cessé de grandir. Il expose à la Galerie Vieille du Temple à Paris. L’autre, Marcel Robelin, est pour moi une découverte récente et bouleversante. Vivant et travaillant à Nîmes, il expose surtout dans le Sud. Tout concourait à ce que nos chemins se croisent et cependant cela ne s’est fait qu’en 2005.
Pourquoi les rapprocher ? Tout les sépare évidemment.

Denis Martin, peinture

Denis Martin est du côté de l’humain avec ces figures sans visage sorties d’on ne sait quels limbes. Viennent-elles vers nous ou sont-elles en train de disparaître ? Question sans réponse, la seule certitude est qu’elles portent en elles l’essence du drame, tragiquement fragiles et saisies elles-mêmes par leur propre précarité. Figures de nuit posées là comme des vanités.

Marcel Robelin, lui, choisit la cendre, matière de mémoire qui porte en elle ce qui n’est plus. Toute forme devient contenant du vide. Dans le creux se dépose les traces de l’effacement. Sculpteur, dessinateur, peintre, il crée des espaces cisterciens où ne s’entend que le silence de l’attente. Dans ses architectures en suspens, rien ne fait obstacle au bruissement ténu d’une survivance, d’un parfum, d’un son.

De la figure et de la forme ils parlent à voix basse, en gris et noir. Ils privilégient la trace plus que l’affirmation, se tiennent éloignés de la démonstration et du bavardage, ils croient que l’art est le lien possible entre soi et le monde. Denis Martin donne corps au deuil et à l’absence, une quête d’une survie de notre humanité, Marcel Robelin ouvre des espaces pour que puisse apparaître le souvenir de l’incandescence. L’un et l’autre créent des passages à l’indicible.”.

Marcel Robelin, installation
  • Et j’ajouterai un extrait tiré d’un article de Béatrice Comte lu dans le Figmag :
    “...Prennent alors puissance et vie les formes spectrales qui hésitent entre souvenance et dérobade, entre ensevelissement et résurrection. Rebelle à la joliesse, Denis Martin appartient à la famille de Zec et de Sophie Rocco, à celle de Music et de Fautrier : seul l’oeil de l’âme dont parle Platon permet de pénétrer son pudique travail intériorisé, de déceler la forte tension émotive qui le sous-tient...”
  • C’est près du vieux village de Fox-Amphoux, au château Barras, jusqu’au 1er Juillet, du mardi au samedi de 15h à 19h, et sur rendez-vous au 06 16 01 54 58
    Voir le site de la galerie
  • Ensuite, du 7 juillet au 2 septembre, la galerie réunira pour une exposition de leurs oeuvres récentes les deux artistes qui ont travaillé dans la chapelle de Barras, Francis Limérat pour les vitraux réalisés par l’atelier Simon Marq à Reims et Jean-Pierre Schneider pour les peintures murales. A celle occasion, il sera possible de découvrir ce lieu auquel ils ont ensemble consacré une année de travail et de réflexion

crédit photographique Marie Clérin - courtesy Galerie Sabine Puget et les artistes, images libres de droit

Posté le 11 juin 2006