PETITE MESSE SOLENNELLE - ROSSINI
PAR L’ENSEMBLE SULL’ARIA
Musique classique

• le 16/10/2010
• à 20h30

L’ŒUVRE

Peu de grands créateurs auront été autant comblés que Gioacchino Rossini. Précoce et doué d’une étourdissante facilité d’écriture, ce "génial paresseux" compose en moins de deux décennies et comme en se jouant, une oeuvre lyrique aussi abondante que novatrice. Sa carrière est fulgurante : fort de ses premiers succès à 20 ans, en pleine gloire à 30, il décide de se retirer définitivement de la scène musicale dès 37 ans. Plus une ligne pour l’opéra ne naîtra sous sa plume.

Cette retraite volontaire d’un épicurien amoureux de la vie ne ressemble cependant en rien à une réclusion. Suscitant toujours autour de lui une intense vie artistique, c’est désormais pour son seul plaisir qu’il écrit. Si la fièvre créatrice s’est apaisée, le raffinement du style et la richesse d’inspiration demeurent. L’ultime témoignage en sera cette peu conventionnelle Petite Messe Solennelle composée en 1864 pour 12 chanteurs, un piano et un harmonium, son testament musical.

Petite ? Seule la malicieuse pudeur de l’homme saurait justifier l’épithète. Ne nous y trompons pas. Les pages que nous livre là Rossini, sont celles d’un musicien au sommet de son art. Certes dépouillée par la forme, sa Petite Messe a bel et bien la stature des grandes pièces sacrées et la qualité d’écriture d’un chef-d’oeuvre. Solennelle ? Encore une facétie du maître de Bologne car ici, rien de pompeux ou de compassé mais, du désinvolte Kyrie au poignant Agnus Dei, des émotions intenses et vraies. Car c’est avec le langage qui lui est naturel, celui de l’opéra, que Rossini a voulu traduire son inspiration religieuse.

"Mon Dieu, la voilà terminée cette pauvre petite messe. Est-ce bien de la musique sacrée que je viens de faire ou bien de la sacrée musique ? J’étais né pour l’opéra-bouffe, tu le sais bien ! Peu de science, un peu de cœur, tout est là. Soit donc béni et accorde-moi le paradis." Telle est l’éloquente dédicace de l’oeuvre…

LES MUSICIENS

De création récente, l’Ensemble Sull’Aria inscrit d’ores et déjà à l’actif de ses concerts, le Messie de Haendel, Elijah de Mendelssohn ainsi que le Stabat Mater de Rossini. Réunissant des artistes lyriques et des musiciens d’expérience, il s’est donné pour spécialité l’interprétation de grandes oeuvres sacrées du répertoire lyrique en les réadaptant aux possibilités d’un octuor de solistes. Pour sa saison 2010, il a donc choisi La Petite Messe Solennelle de Rossini qui sera placée sous la direction de Sébastien Boin, jeune assistant de Roland Hayrabédian.