Paris-Photo : le rendez-vous mondial de la photographie

Une excellente nouvelle pour les habitués de la Maison de la Photographie de Toulon et les amoureux de la photographie en général : Paris Photo est toujours le premier salon mondial de la photographie .

« Ailes », Serge Clément,
Galerie Le Réverbère, Lyon

Plus de 100 exposants venus de tous horizons, un bon millier d’artistes présentés, depuis Félix Teynard et ses calotypes sur l’Egypte (1850) ou les tirages albuminés de Gustave Le Gray (1858), jusqu’à la photographie plasticienne ou conceptuelle contemporaine en passant par la photographie de reportage, les grands classiques des années 1950, Doisneau, Cartier-Bresson ou Adams, la photographie surréaliste, expérimentale (Man Ray), la photographie abstraite, la photographie numérique d’aujourd’hui, donc des milliers d’images de tous formats, de toutes époques, de tous les talents. L’invité de cette année : le Mexique qui présente la jeune photographie et la video contemporaine. Avec un hommage à « el maestro » Alvarez Bravo.

« Arabian knights », Wouter Deruytter
galerie Wessel+O’Connor, New-York - www.wesseloconnor.com

C’est un vrai bonheur, une journée de découverte, de surprises, de contacts, une journée de tentations d’achat, les prix étant là pour les porte-monnaies les plus plats, comme pour les porte-monnaie les plus remplis ( de 80 euros pour de petits formats, mais il faut les dénicher, 12 000 euros pour une immense photographie de Poitevin, jusqu’ à 130 000 euros pour un tirage albuminé de Le Gray ).

« Action Half Life », AES+F,
Carré Noir, Paris, et www.mdf.ru

Le Paris Photo édition 2003 m’a semblé plus photo-photo, plus sage peut-être (moins de provocs, côté violence ou côté obscénité) que les premières années, et, surtout, j’ai été séduite par un retour vers ce qui fait le mystère et la spécificité de la photographie : le noir et blanc, le grain, le flou, le bougé, la profondeur de champ, la qualité du tirage, le négatif, les virages, etc... La photographie plasticienne et conceptuelle a toujours sa place chez les jeunes photographes, mais elle n’a plus le quasi-monopole d’antan. Et le beau revient au galop, (même lorsque le sujet traite de catastrophes - Enrique Metinides - ou de reportages de guerres)...Et le portrait est toujours d’actualité et a toujours quelque chose à nous dire. La photographie, un médium inépuisable, le miracle de l’image sans cesse renouvelé(e).

« Mirada », 2002, 50x102cm, Luis Ganzales Palma
galerie Focus, Londres - www.focusgallery.co.uk
« Tel quel », Beatrix von conta, galerie Le Réverbère, Lyon
galerie Le Réverbère, Lyon

Mon oeil, totalement subjectif, a sélectionné pour vous quelques images :

Les photographies mystérieuses de Serge Clément, celles plus documentaires de la varoise Béatrix von Conta à La galerie du Réverbère de Lyon, celles totalement abstraites de Gary Fabian Miller à la galerie Hamiltons de Londres, les immenses et dérangeantes compositions avec mises en scène d’enfants, paysages et objets du groupe russe AES+F au Carré Noir de Paris (néoclassicisme à la soviétique pour dénoncer l’époque guerrière actuelle ), les grandes images frontales de la ville de Stéphane Couturier à la galerie Clairefontaine (Luxembourg), les portraits troublants et de toute beauté de Luis Gonzales Palma, à la galerie Focus de Londres et à la galerie Camera Obscura de Paris, les superbes images de chevaux pur-sang, chevaliers arabes et princes d’Abu Dhabi, positives ou négatives, de Wouter Deruytter, à la galerie Wessel+O’Connor de New-york, les hallucinantes photographies de l’Afghanistan détruit, par Simon Norfolk, à la Galerie Martin Kudlek, les grandes mises en scène figées de l’artiste mis en au milieu de mannequins, de Joe Duggan à la Galerie J. Hirschl de Londres, les fiers portraits de Pierre Gonnord à la Galerie Juana de Aizpuru, de Madrid.

Galerie Clairefontaine, Luxembourg
à gauche, photographie de Stéphane Couturier - www.galerie-clariefontaine.lu
Simon Norfolk devant « Victory Arch at Bamiyan », 100x125
galerie Martin Kudlek, Cologne - www.MartinKudlek.de

Et puis je pourrais continuer des heures à vous citer des images fortes, des galeries fabuleuses ou des noms d’artistes au goût du jour (car, comme ailleurs, on suit la mode). Alors, stop. J’espère seulement vous avoir donné l’envie d’y aller voir l’année prochaine. Ce salon se tient au Carrousel du Louvre, au mois de novembre.

Posté le 14 décembre 2003