SO SWEET SWIFT !

D’après les œuvres de Jonathan Swift

16€ à 22€

Salle Michel Simon


SO SWEET SWIFT !
D’après les œuvres de Jonathan Swift

  • du 08 au 23 Octobre 2009
  • à 21h00 - Ven.09 - Sam.10 - Mer.14 - Sam.17 - Mer.21 - Ven.23
  • à 20h00 - Jeu.08 - Jeu.22
  • à 15h30 - Dim.18
  • Durée : 1h30

Reprise

  • Adaptation et mise en scène Jacques Bellay
  • Avec
    - Jacques Bellay
    - Christophe Serpinet
  • Musique Christopher Murray, Christophe Serpinet
  • Structure sonore Christophe Serpinet
  • Dispositif scénique Jean-Pierre Laporte
  • Production Théâtre National de Nice avec le concours du Théâtre de l’Espace

CE QU’ILS EN DISENT
On est tenté de faire de Jonathan Swift un auteur de fictions pour enfants à cause de ses Voyages de Gulliver. Il est tout le contraire. Nulle oeuvre n’est plus engagée dans la réalité sociale et dans le combat politique que la sienne. En utilisant toutes les formes littéraires, y compris le conte, Swift ne cesse de clamer son indignation à l’égard de la misère et de la détresse provoquées par l’injustice et la corruption des moeurs politiques. Ses armes ? L’ironie, la loufoquerie, la satire au vitriol. Il les manie avec une virtuosité et une violence inégalées dans toute l’histoire de la littérature. Analyste d’une lucidité exacerbée, muni du scalpel d’un humour ravageur, il fait l’autopsie de toutes les hypocrisies et de tous les mensonges érigés en institutions, il déboulonne les statues des faux savants, des pseudo-économistes cramponnés à leur pouvoir. Jonathan, expert en domesticité, prodigue ses conseils de vieux praticien aux valets de pied, laquais, femmes de chambre, cuisinières, nourrices... qui composent l’assistance. Il est secondé par le jeune Stréphon, laquais débutant, mais malicieux et inventif. Tous deux, jouant à tour de rôle les personnes du maître et du valet reproduisent, en guise de travaux pratiques destinés à notre édification, les mille et une situations quotidiennes de la servitude, et nous montrent comment, à force d’astuce et d’immoralité, le plus faible peut s’en tirer largement à son avantage. Sur le mode visuel et loufoque, ils développent un véritable traité de Machiavel à l’usage des domestiques, destiné à les aider à faire leur chemin dans le monde. A suivre scrupuleusement la somme d’instructions qu’ils nous donnent, n’importe lequel d’entre nous, aussi modeste larbin que nous soyons, sera promis, n’en doutons pas, à un avenir le plus brillant : un poste dans l’administration des finances, un commandement dans l’armée, et pourquoi pas, un portefeuille de ministre. A moins que, malheureusement, et très probablement, cela ne se termine pour nous au gibet... Par la suite, Jonathan et Stréphon nous entraînent dans un voyage fantastique à l’Ile volante de Laputa (troisième voyage de Gulliver) où l’on voit une classe de planificateurs, experts de tous ordres, à l’intelligence hors du commun, mais strictement mathématicienne, technicienne et musicienne, imposer leurs élucubrations et leurs théories aberrantes jusqu’à plonger dans la misère les gens d’en-bas... André Breton place Swift en tête de son Anthologie comme créateur de "l’humour noir" et remarque "qu’il n’y a pas oeuvre qui ait moins vieilli". Et pour cause !
- Jacques Bellay -

Posté le 8 octobre 2009