Appartenant aux dernières avant-gardes, le groupe Supports/Surfaces réunit douze artistes français. Tous entendent, au tournant de mai 68, s’opposer à une conception de l’art jugée bourgeoise. La peinture est désormais considérée avant tout comme un travail, raison pour laquelle les artistes vont “déconstruire” le tableau en mettant à nu ses différents constituants matériels. Cela les conduit à délaisser le pinceau au profit de procès de production fondés sur la manipulation du support, et à recourir à des gestes artisanaux tels que le nouage, le pliage et la teinture. Ainsi, le tableau de chevalet se voit remplacé par la peinture sur toile libre, et l’expérimentation va primer sur le savoir-faire. En rupture avec les démarches immédiatement précédentes (abstractions lyriques et informelles), selon lesquelles la peinture est l’expression d’une intériorité, les membres de Supports/Surfaces considèrent la pratique comme un “objet de connaissance” à valeur objective. Pour toutes ces raisons, leurs recherches constituent le paradigme d’une nouvelle conception de l’acte pictural, liée aux utopies d’une époque charnière.

• CYCLE HISTOIRE DE L’ART CONTEMPORAIN
  Organisé par lAssociation pour les Musées de Toulon

• S U P P O R T S / S U R F A C E S
  Par Natacha Pugnet
  Docteur en Science de l’Art