Géniales hyper structures de Pascal Dombis, au Fort Napoléon, à la Seyne sur Mer.

Nul besoin d’avoir fait Polytechnique pour appréhender l’oeuvre étonnante de Pascal Dombis, pourtant tout droit sortie du nombre, de l’équation, de la physique, bref des sciences, de Fibonacci ou de Feynman [*]. On pourrait penser que son oeuvre est compliquée, difficile à comprendre, eh bien non, il suffit de savoir que chaque oeuvre (video et projection numérique, caisson lumineux ou lenticulaire 3D sur caisson) est issue d’une équation comprenant une variable de croissance, et que l’outil est évidemment l’ordinateur. L’ordinateur calcule et montre. Le rôle de l’artiste, dans tout ça ? créer l’algorithme, l’expérimenter, tester un certaine nombre de solutions, sélectionner parmi l’infinité de possibles ceux qui correspondent le mieux aux critères qui lui appartiennent. Le choix parmi une infinité, voilà la clé, voilà ce qui est tout nouveau. Le vertige de l’infini face à la précision du choix et du stop. Voilà la difficulté. L’ivresse du système, le déco, l’impasse, se faire jeter par les peintres-peintres, voilà le danger.

Stong_Geminga, 2003-2004
vidéo et projection numérique, 2
minutes, détail
Stong_Geminga, 2003-2004
vidéo et projection numérique, 2
minutes, détail

Pascal Dombis échappe à tous ces dangers et nous donne à voir en ce moment quelque chose de rare, trop rare, une oeuvre entièrement créée à l’aide de l’ordinateur, transposée en vidéo et en tableaux-variables. C’est éblouissant, c’est efficace, c’est beau, c’est vivant, c’est enivrant, on ne se lasse pas, et de plus, c’est d’avant-avant-garde, parce que cet art, né dans les années 1950 dans les caves d’IBM, est depuis toujours totalement dédaigné par nos institutions nationales branchées académiquement. Mais l’entêtement de tous ces artistes qui, de Marcel Duchamp, Manfred Mohr, Vera Molnar, Noll, Franck et tant d’autres, forment le pont entre sciences et arts sera un jour récompensé, je vous en jette mon billet...

Post_Belaga, 2004
impression numérique sur Diasec, détail

A ce sujet, vous pouvez lire ou relire l’aticle « Art et ordinateur », yaquoi, actus art, 13-10-2003, et lire « La création numérique visuelle, Aspects du Computer Art depuis ses origines », de Bernard Caillaud, aux éditions Europia, la seule anthologie richement illustrée écrite en Français, avec bibliographie et répertoire de centaine de sites (référencé FNAC ou bien renseignements disponibles en utilisant la réponse à cet article), 50 euros.

Cette exposition mérite les @@@@@, ne la ratez pas, vous avez jusqu’au 15 mai pour vous rendre à la galerie municipale de La Tête L’obsidienne, au Fort Napoléon, à La Seyne sur mer (sauf dimanche, lundi et jour férié).

Pascal Domis : Site Web

[*reportez-vous à votre dictionnaire ou à Google, paresseux internaute

Posté le 4 mai 2004