"Le sommeil de la raison", exposition de Sophie MENUET et Johanna QUILLET à la Porte Etroite

C’est à la Galerie La Porte Etroite
3, rue Etienne Dauphin, TOULON
C’est du jeudi au samedi de 16h à 19 h
C’est jusquau 14 mai

extrait du communiqué :

Sophie MENUET

"Les pièces de Sophie Menuet sont comme suspendues dans une intemporalité qui interroge aussi bien notre mémoire générique que sélective. Elles nous font souvenir de certaines préoccupations de l’histoire de l’art, du rapport à une picturalité forte sans utiliser la peinture, de la perception du présent sous ses différents aspects, de la fragmentation des corps dans notre environnement, d’une présence /absence de la féminité dans nos sociétés, d’une lisière où la matière croise l’humain.

Les sculptures nous parlent du corps et de son « habillage », de carapaces avec leurs mémoires de forme, de protection. Ses matériaux et supports de création sont multiples et elle les soumet à ce qu’elle désire nous dire.
Les matières qu’elle utilise sont souvent porteuses d’histoires, de mémoires. La réalisation des oeuvres s’effectue avec précision, et une profusion de détails apparaît comme si elle voulait nous perdre dans les surpiqûres et les méandres des tissus. Elle nous guide dans un monde fractal où les perceptions, les sensations peuvent se lire sans contrainte. Nous sommes libres de voyager d’un fragment à la globalité et vice versa sans jamais trouver les frontières de ces divers territoires.

Elle pratique aussi bien la sculpture, le dessin, la vidéo, la photographie, tout ce travail multimédia crée une cosmogonie et reflète son interrogation sur la place de “l’homme“ comme individu ou corps social dans le monde qui nous entoure."

Texte in catalogue La nuit ouverte, exposition monographique 2015, Raoul Hébréard, artiste plasticien.

"Sophie Menuet développe une œuvre d’une insolente étrangeté…
Elle introduit dans le monde de nos perceptions visuelles de nouvelles espèces, qui sont autant d’extensions du genre humain : mutants, avatars, ou démiurges ?
Dans ses réalisations/transgressions, le corps et le visage apparaissent comme des formes anatomiques vouées à la défiguration, et à l’hybridation. Les diverses pièces, photographies, et objets présentés, à la fois mystérieux et familiers, possèdent une dimension auto biographique qui accentue un sentiment d’inquiétude, ce que Freud appelle : « Das Unheimliche » …Ils interrogent le « moi », l’autre et au-delà. Ils engendrent ainsi des fictions souterraines, et des images mentales fantasmagoriques dérivant dans une sorte d’entre-deux."

Caroline Clément, auteur, extrait in catalogue La nuit ouverte, CA Istres, 2015


Johanna QUILLET

"Avant l’aube"

En 2014, le Château des Adhémar, centre d’art contemporain à Montélimar propose à la photographe-plasticienne, Johanna Quillet, de participer à l’exposition Supervues en lui proposant d’investir l’une des chambres de l’hôtel Burrhus de Vaison-la-romaine. Johanna Quillet répond à l’invitation en investissant le lieu pendant quarante huit heures non stop avec son amant.

De ce temps passé dans la chambre, la photographe va imaginer, afficher, montrer aux murs de la chambre un temps de vie et d’intimité.

Le travail photographique de Johanna Quillet s’inscrit résolument dans deux thématiques, l’une qui s’interroge sur la question du paysage, l’autre sur la mise en œuvre de ses propres territoires intimes et de son quotidien. Il semble qu’ici, et pour la première fois, l’artiste soit à la croisée de ces deux champs d’investigations esthétiques. Paysages de l’intime ou se mêlent le froissement des draps et l’empreinte des corps, et bien sûr la peau comme territoire de sensorialité. La peau s’offre au regard sans possibilité de s’y soustraire, l’intime se retrouve à la vue de tous. Les photographies racontent une histoire, une histoire d’amour, de corps et de couple.

Ces photographies sont la préhension d’une nuit, des portions minuscules de ce qui s’est joué dans la chambre d’hôtel. Elles forment un corpus esthétique et sensible de qualité. Elles sont les traces, la mémoire, de ce qui reste dans les draps.

Pour la galerie La Porte Etroite, Johanna Quillet prolonge la série photographique et propose de montrer quatre moulages de paraffine sous cloches de verre, quatre dispositifs optiques et un assemblage verre et caoutchouc.

Souhaitant dévoiler d’une autre manière l’intime d’un couple dans une chambre d’hôtel, l’artiste imagine des éléments en trois dimensions pour permettre aux visiteurs de pénétrer un peu l’intime.


Mise en page et crédit photographique : MFLP
Courtesy les artistes et Galerie Porte Etroite


Posté le 3 mai 2016